Direction le Panthéon,
La haine de l'étranger,
Un sans abri à la peau sombre récite en chantant à voix haute dans une langue que je ne connais pas.
Le chauffer énervé, interpelle le passager derrière lui, un homme à la peau sombre assis avec ses écouteurs. Il s'offusque -" ce n'est pas moi!"
Le sans abri continue à haute voix, un homme âgé, à la barbe grisonnante, vêtu d'un manteau gris et d'un bonnet de laine sur sa tête.
Il chante de plus belle.
Et je souris, à son insurrection.
Dans le silence abattu d'une fin d'après-midi, cette femme trépigne.
Et, il chante de plus belle.
Et je souris à son insurrection.
"Monsieur taisez-vous ou vous descendez!", lance sur un ton sévère, le chauffeur.
"Taisez-vous, vous embêtez tout le monde", fustige de son regard indigné cette dame.
Et je souris à son insurrection.
Il s'assoit enfin. Et se tait. Ce monsieur, pauvre et étranger.
Une fin d'après-midi dans ce bus qui mène au Panthéon.
La haine de l'étranger.