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Billet de blog 28 décembre 2019

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Grève du 28 décembre : les grévistes prennent le flambeau.

Ce Samedi 28 décembre, ils et elles ont défilé, depuis de la Gare du Nord jusqu'à Châtelet, manifestants contre la réforme des retraites. Pour une mobilisation sans volonté de trêve pendant les fêtes, une colère citoyenne réunissant des milliers de grèvistes dans les rues de Paris.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alors que le journal Le Parisien ce samedi 28 décembre a annoncé une perte de 20% de grévistes à la SNCF, aujourd'hui dans les rues de Paris depuis Gare du Nord, allant vers République, puis Châtelet, des milliers de manifestants se sont mobilisés pour dire au gouvernement de retirer ce projet de réforme, syndiqués ou pas, GJ et cortèges syndicalistes, réuni.e.s, dans l'ombre d'une contreverse interne entre syndicats et grévistes.

À 13h, une banderole fraîchement finalisée, se dresse devant Gare du Nord. Deux conducteurs de métro sont déterminés mais inquiets.

" On a discuté avec Martinez en apparté de l'AG de Vitry, mais on est pas confiants quand les syndicats veulent négocier, ils vont nous carotter."

Ce conducteur est gréviste non syndiqué, non militant, mais déterminé à maintenir leur droit de retrait concernant la réforme.

" le 17 décembre après la manifestation, Macron aurait dû rectifier l'âge pivot, en plus ils ont menti sur le chiffre des manifestants, on était au moins 100.000, alors qu'ils ont dit seulement 65.000 manifestants cette journée pour nous discréditer."

Sur leur banderole bricolée à la dernière minute avec les moyen du bord, un slogan qui leur tient à coeur : " Privé Public, Tous unis". Pourtant, après presque un mois de grève, ce conducteur RATP, lance un appel aux syndicats pour soutenir les grévistes.

" Ils faut débloquer les fonds, sinon on tiendra pas."

Alors que dans le conflit où s'oppose syndicats et grévistes face au gouvernement, se profile une contreverse interne, qui fait que les grévistes se désolidarisent de leurs dirigeants, refusant d'appliquer une trêve dans leur lutte, et bien, à l'issue de cette manifestation, c'est la solidarité qui à chaque angle de cortège syndical, a repris de son élan.

" Pour faire reculer le gouvernement, soutenez les grévistes du centre bus RATP de Lagny, versez à la caisse de grève."

Ce slogan, récurrent en d'autres points de cortège, a laissé cette question en suspend, sans solidarité, comment poursuivre ce bras de fer ?

La question s'adresse directement au syndicats, sollicités par de nombreux et nombreuses grévistes, continuer oui, mais comment ?

Ce n'est pas la lassitude qui peut amoindri la mobilisation mais une exaspération qui s'installe contre la CFDT et l' UNSA, les syndicats qui entrent en négociation avec le gouvernement, cette enseignante syndiquée FSU, ne veut pas de la négociation.

" On veut le retrait de la réforme."

Une grande banderole étale un slogan multicolore éclatant sur fond blanc, elles sont plusieurs enseignantes à porter avec fierté leur message au gouvernement.

Tout au long du parcours, les cortèges de syndicats sont portés par la ferveur des grévistes.

Dans les cortèges des GJ sont présents, avec ou sans gilets, leur véracité, leur faim de justice sociale, en fait presque des vétérans de la lutte contre la financiarisation du bien commun, des opposants pionniers de l'oligarchie, cette oligarchie, en maître, qui règne dans l'ombre, sur le bien fondé d'un État de droit.

" La RATP, doit laisser la gratuité des transports pendant la grève."

Cette dame GJ, aide à la personne en milieu scolaire, reste mobilisée, mais a un sérieux doute sur la finalité de la lutte, lorsque, corporation par corporation, le gouvernement semble acheter chaque partie du conflit pour brader son projet de loi.

La véracité des thèmes sociaux imprimés sur les gilets, "encrent" sur le jaune pionnier d'une révolte populaire, encore réprimée aujourd'hui, elle porte dans le corps du cortège les stigmates de la répression étatique.

Ce couple charmant de GJ d'une cinquantaine d'année, venus de Chartre, à quelques heures de Paris, dont l'homme témoigne : " J'ai été tabassé par trois policiers et j'ai pu sauver mon portable. ", poursuivant ainsi, " le policier m'a lancé t'as de la chance que je n'ai pas bousillé ton portable.", en expliquant, " Ils ont l'habitude d'écraser les portables des manifestants."

" Nous enlevons notre gilet pour ne plus être la cible, ce jaune est devenu une cible pour la police.", il tient par la main son épouse.

Les gilets jaunes, fort de cette radicalité dans leur revendications contre la corruption de la macronnie et de leur désir d'une démocratie participative sous la forme du RIC, rayonnent encore au milieu de cette manifestation, bien que certains de leurs slogans soient discutables, la véracité de leur justice sociale en fait des allié.e.s de la lutte contre l'écrasement d'une politique coordonée par la caste des ultra riches.

On peut lire ce slogan : " La révolution contre la mondialisation, à bas l' EU, à bas l'OTAN, vive le peuple contre l'Europe, contre l'oligarchie."

Cette dame GJ nous faisait remarqué comme elle était déçue que les pilotes se retirent de la grève, alors que ce point de blocage aéroportuaire aurait pu peser pour le retrait de la réforme.

Cela rejoint la réflexion de ce gréviste de la RATP qui réclame une meilleure coordination des AG inter Pro.

Aujourd'hui, cette manifestation bien qu'encadrée par les cortèges syndicaux, a été d'abord celle des grévistes uni.e.s pour faire tomber un projet de loi inégalitaire : la réforme des retraites.

Une question a émergé de cette mobilisation, pour témoin un grand nombre de caisses de grève appelant aux dons dans les cortèges, cette question s'adressant aux responsables des syndicats en tant qu'organisation du mouvement social, peuvent-ils répondre aux besoins financiers des grévistes ?

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