Tragédie humaine.
Je manque d'oxygène dans cette pièce qui me sert de confinement.
Le covid 19 est le révélateur de tous nos maux et nous prive de nos droits pour les résoudre.
Je craque. J'ai envie de sortir sans mes attestations. D'envoyer chier un flic. Et si nécessaire de lui plaquer son ventre à terre pour lui dire merde. Laisser moi libre de choisir ma vie si courte elle doit être. Je veux retourner à l'état sauvage. A l'état d'inconscience. Celui où le covid est un microbe parmi d'autre.
Je souffre de ce confinement que des salauds ont appliqué sans intelligence.
Je manque d'oxygène. Mon avenir est contaminé par la conronaviralité. Mon abonnement au journal le Monde est officiellement suspendu. Sans en connaître la raison.
Une application MedGo est obligatoire pour être recrutée volontaire dans les APHP. Mais le ministre de la santé s'oppose à la géolocalisation.
Tout est absurde. Dans l'ère covid 19.
Le mensonge nous sert de rempart.
Et l'amour est en voie d'extinction.
Mais je t'aime est un baiser qui s'envole sans contact.
Célébrer la distanciation sociale. Des cours du soir télévisés avec notre professeur de DGS à 20h. Chaque soir. Ou apprendre à manifester à sa fenêtre à la même heure pour se rassembler alors que toute la journée nous nous sommes zappées.
Aimer est un outrage à tout ce politiquement correct qui s'agglutine d'heure en heure.
Embrassez un inconnu que vous adorez en secret. Le rejoindre dans un endroit caché pour ressentir notre humanité. S'aimer.
Je suis matrixée dans un épisode des Furtifs, le futur me guette en chantant un tube de Bob Marley comme Je Suis Une Légende chante isolé dans un NY city infesté au milieu du néant. Les hommes avaient disparu.
Témoignage.
Marjorie Milona, (abonnée)