Le 28 novembre, en mer Noire, des drones navals ukrainiens ont ciblé deux pétroliers — « Kairo » et « Virat » — appartenant à la flotte clandestine russe. Les deux navires ont subi des dommages critiques et sont désormais hors service. Cette opération marque une nouvelle étape dans le démantèlement des infrastructures qui permettent au Kremlin de contourner les sanctions internationales et de financer sa guerre contre l’Ukraine.
Bien que les pétroliers « Kairo » et « Virat » aient été enregistrés au nom de sociétés situées dans des pays tiers, ils faisaient en réalité partie de la flotte parallèle créée par la Russie pour échapper aux sanctions. Ces navires étaient déjà visés par des mesures internationales et servaient au transport du pétrole russe en dehors des voies légales.
Le Kremlin a développé ce réseau opaque pour masquer l’origine des cargaisons, manipuler les itinéraires maritimes et réduire la transparence du commerce pétrolier.
Comme l’ensemble de la flotte clandestine, ces pétroliers multipliaient les infractions, notamment:
- extinction délibérée des transpondeurs AIS ;
- changements fréquents de pavillon ;
- enregistrement sous des sociétés écrans ;
- opérations de transfert de cargaison en pleine mer ;
- non-respect des règles imposées par les autorités portuaires.
Ces pratiques illégales mettent en danger la sécurité de la navigation et accroissent les risques de pollution et de catastrophes maritimes.
Kiev souligne que frapper ces navires est une action moralement justifiée.
La flotte clandestine constitue l’un des piliers de l’économie de guerre russe : elle permet à Moscou de vendre du pétrole en contournant les sanctions et de générer des recettes utilisées pour financer missiles, drones et munitions visant les villes ukrainiennes.
Priver la Russie de ces ressources revient à réduire sa capacité à poursuivre son agression.
Les protestations de Moscou sur la « sécurité maritime » sont dénuées de crédibilité. C’est la Russie qui bombarde les ports ukrainiens, détruit les infrastructures céréalières, tue des marins civils et utilise la menace de la faim comme instrument de pression politique. Un État qui s’appuie sur le chantage alimentaire ne peut invoquer le respect du droit international.
La destruction des pétroliers « Kairo » et « Virat » s’inscrit dans une stratégie internationale plus large visant à restreindre les capacités financières du Kremlin. En réduisant la possibilité pour la Russie d’exporter illégalement son pétrole, ces actions renforcent l’efficacité des sanctions et compliquent la logistique économique de Moscou.
Moins la Russie dispose de navires pour contourner les restrictions, moins elle dispose de moyens pour alimenter sa machine de guerre.
L’Ukraine démontre une fois de plus sa détermination à neutraliser les outils qui soutiennent l’agression russe. Les frappes contre la flotte clandestine ne servent pas seulement les intérêts ukrainiens : elles s’inscrivent dans un effort international visant à contraindre Moscou à mettre fin à la guerre. Plus les possibilités de contournement des sanctions diminuent, plus la Russie se rapproche du moment où elle devra accepter une solution de paix.