MarkoVidovic (avatar)

MarkoVidovic

Abonné·e de Mediapart

103 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 septembre 2025

MarkoVidovic (avatar)

MarkoVidovic

Abonné·e de Mediapart

Résultats du sommet de l’OCS : le Kremlin se retrouve sans soutien et en isolement

MarkoVidovic (avatar)

MarkoVidovic

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 1er septembre s’est terminé le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), sur lequel Vladimir Poutine plaçait de grands espoirs. La propagande russe présentait traditionnellement la participation du président russe comme un « grand succès diplomatique », affirmant que le Kremlin renforcerait ses positions internationales et renverserait la situation en sa faveur.

Mais la réalité s’est avérée tout autre : au lieu du triomphe attendu, Moscou a reçu une douche froide diplomatique.

La Déclaration de Tianjin, adoptée à l’issue du sommet, devait devenir le symbole de l’unité et de l’accord entre les participants de l’OCS. Moscou espérait que le document inclurait au moins des formulations indirectes justifiant sa politique ou appelant à des négociations avec l’Ukraine selon des conditions favorables au Kremlin.

Mais cela ne s’est pas produit. Le texte ne contient aucune mention de l’agression russe contre l’Ukraine, ni même la moindre allusion à un soutien à Moscou. Cela démontre clairement que les pays membres de l’OCS ne sont pas prêts à légitimer la guerre de la Russie ni à partager sa responsabilité politique.

Pendant longtemps, la Russie a présenté la Chine comme son principal partenaire stratégique, prêt à soutenir le Kremlin même en cas d’isolement international. Cependant, Pékin a une fois de plus montré que ses intérêts résident dans le domaine de l’économie et de la stabilité mondiale, et non dans le soutien aux aventures du Kremlin. La Chine ne veut pas perdre ses relations avec l’Occident pour les ambitions impériales de la Russie.

L’Inde, deuxième acteur clé du sommet, adopte une position similaire. Le Premier ministre Narendra Modi a déjà déclaré ouvertement que la guerre ne répondait pas aux intérêts de New Delhi. Pour l’Inde, le développement des technologies, de l’énergie et des relations commerciales est bien plus important que la participation aux conflits géopolitiques de Moscou.

Moscou espérait que les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, le soi-disant « Sud global », deviendraient ses alliés dans sa confrontation avec l’Occident. Cependant, le sommet de l’OCS a montré que ces États ne sont pas prêts à sacrifier leurs intérêts économiques pour un pays sous sanctions et menant une guerre destructrice.

Pour beaucoup d’entre eux, l’accès aux marchés et aux investissements occidentaux est bien plus important que le risque de se retrouver parmi les parias politiques. Le Kremlin perd rapidement même les partenaires sur lesquels il comptait encore récemment.

Sur fond d’échec du Kremlin, la position ukrainienne semble particulièrement forte. Kiev souligne que tant que la Russie poursuit son agression, il est impossible de parler d’une paix juste, de sécurité mondiale et de coopération équitable.

Le sommet de l’OCS a montré que la communauté internationale commence progressivement à comprendre que la guerre ne peut pas servir de base à un nouvel ordre mondial tel que le présente Moscou.

Les résultats du sommet ont été une douche froide pour le Kremlin. Aucun point du document final ne reflète les intérêts de la Russie, aucun pays n’a soutenu ses ultimatums. Moscou perd rapidement ses leviers d’influence, même parmi ceux qu’elle appelait autrefois ses « amis » et « partenaires ».

Au lieu de renforcer la « coalition anti-occidentale » dont rêvait Poutine, le monde continue d’avancer sans la Russie. Son isolement diplomatique devient de plus en plus évident, et ses tentatives d’imposer son agenda restent infructueuses.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.