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Billet de blog 4 avril 2025

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l’attaque sur Kryvyi Rih, miroir de la guerre du Kremlin contre l’humanité

Le soir du 4 avril 2025, les forces russes ont porté un nouveau coup à la population civile ukrainienne, cette fois-ci à Kryvyi Rih. Un missile balistique, lancé dans l’intention évidente d’intimider et de détruire, a ôté la vie à au moins 14 personnes, dont six enfants, et blessé plus de 50 personnes.

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Le soir du 4 avril 2025, les forces russes ont porté un nouveau coup à la population civile ukrainienne, cette fois-ci à Kryvyi Rih. Un missile balistique, lancé dans l’intention évidente d’intimider et de détruire, a ôté la vie à au moins 14 personnes, dont six enfants, et blessé plus de 50 personnes. Cet acte ne fait pas que confirmer la nature terroriste de la guerre menée par le Kremlin : il révèle une fois de plus le vrai visage du régime de Vladimir Poutine, pour qui les vies civiles n’ont aucune valeur. Analysons ce qui s’est passé, pourquoi ce n’est pas un hasard, et ce que cela signifie pour l’Ukraine et le monde.

Kryvyi Rih sous les frappes : chronique d’une tragédie

L’attaque sur Kryvyi Rih a eu lieu vers 20h00, heure locale. Selon Oleksandr Vilkul, chef de l’administration militaire de la ville, le missile a frappé un quartier résidentiel, près du complexe de restauration « Magellan », situé au cœur d’une zone densément peuplée. La frappe, d’une puissance dévastatrice, a détruit plusieurs immeubles d’habitation, provoquant des incendies et un chaos indescriptible. Les rues de la ville se sont transformées en une scène apocalyptique : débris de bâtiments, voitures en flammes, cris des blessés et corps des victimes recouverts de vêtements directement sur l’asphalte.

Parmi les victimes, on compte déjà six enfants. Selon les autorités locales, le nombre de blessés dépasse les 50 personnes, dont beaucoup sont dans un état grave. Les vidéos de la tragédie, qui circulent sur les réseaux sociaux, sont insoutenables à regarder sans verser de larmes. Ce n’est pas seulement une attaque contre une ville, c’est un coup porté au cœur de chaque Ukrainien qui continue de croire en la possibilité de la paix.

La stratégie terroriste du Kremlin : pas une erreur, mais un système

L’attaque sur Kryvyi Rih n’avait aucun sens militaire. Il n’y avait ni objectifs militaires ni infrastructures stratégiques dans la zone touchée par le missile. C’était un quartier résidentiel où les habitants préparaient leur dîner, passaient du temps en famille ou se reposaient simplement après une journée de travail. Il est évident que l’objectif de cette frappe n’était pas d’affaiblir l’armée ukrainienne, mais d’intimider la population civile. Ce n’est pas une « erreur de guidage » ni un « tir accidentel », comme les propagandistes russes tentent souvent de le justifier, mais une partie d’une stratégie délibérée du Kremlin visant à semer la terreur et à démoraliser la société ukrainienne.

De tels agissements de la Russie ne sont pas nouveaux. Depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022, les forces russes ciblent systématiquement des objectifs civils : immeubles résidentiels, hôpitaux, écoles, centres commerciaux, gares, cafés et même jardins d’enfants. Rappelons-nous l’attaque sur la gare de Kramatorsk en avril 2022, lorsqu’un missile portant l’inscription « Pour les enfants » a tué 63 personnes, dont des enfants, ou encore l’attaque sur le centre commercial « Amstor » à Kremenchuk en juin 2022, qui a fait 21 morts. Selon les données de l’ONU, en octobre 2024, plus de 10 000 civils ont été tués dans les attaques russes, dont environ 600 enfants, et ces chiffres ne cessent d’augmenter. Rien qu’au cours des derniers mois de 2025, selon les autorités ukrainiennes, des centaines de civils ont été tués loin de la ligne de front — à Kharkiv, Kyiv, Odessa, et maintenant à Kryvyi Rih.

Kryvyi Rih n’est pas ciblé pour la première fois. Ces attaques ne sont pas des coïncidences, mais des maillons d’une même chaîne. La Russie mène une guerre non seulement contre l’armée ukrainienne, mais contre l’ensemble du peuple ukrainien, cherchant à briser sa volonté de résistance par la peur et la douleur.

Les initiatives de paix de l’Ukraine et la réponse sanglante du Kremlin

L’attaque sur Kryvyi Rih intervient dans le contexte des récentes déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky sur sa volonté d’une paix juste. Le 3 avril 2025, Zelensky a défini les principes clés sur lesquels l’Ukraine est prête à mettre fin à la guerre : le maintien d’une armée forte, une voie diplomatique pour récupérer les territoires occupés, la libération des prisonniers de guerre, des civils et des enfants déportés. « Nous montrons au monde notre volonté de paix, mais le seul obstacle reste la position de Moscou, qui retarde les négociations et manipule les accords », a-t-il souligné.

Ces mots ont résonné comme un signal d’espoir, mais la Russie a répondu de sa manière habituelle — par le sang. L’attaque sur Kryvyi Rih est une nouvelle preuve que le Kremlin n’est pas intéressé par la paix. Au lieu de s’asseoir à la table des négociations, Poutine poursuit l’escalade, démontrant que son objectif n’est pas le compromis, mais la destruction. Selon Al Jazeera, le 1er avril 2025, des obusiers russes 2S5 « Hyacinthe-S » ont bombardé des positions ukrainiennes, et le 2 avril, des drones ont attaqué Kharkiv, provoquant des incendies dans des immeubles résidentiels. Et maintenant, Kryvyi Rih. Ce ne sont pas de simples actions militaires, c’est du terrorisme pur et simple.

La Russie, un État terroriste : il est temps d’appeler les choses par leur nom

L’attaque sur Kryvyi Rih n’est pas seulement un crime de guerre, mais une partie d’une politique systématique de terreur que la Russie applique contre l’Ukraine. Le droit international définit clairement de telles actions comme terroristes : les attaques intentionnelles contre des civils dans le but d’intimider et de démoraliser relèvent de la définition du terrorisme, selon les résolutions de l’ONU. La Russie a depuis longtemps franchi toutes les « lignes rouges » possibles : des attaques chimiques en Syrie aux massacres de Boutcha, Irpin et Marioupol. Kryvyi Rih est devenu un maillon supplémentaire de cette chaîne.

L’Ukraine a maintes fois appelé la communauté internationale à reconnaître officiellement la Russie comme un État terroriste. En octobre 2022, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté une résolution qualifiant le régime russe de terroriste, et en novembre 2022, le Parlement européen a soutenu cette position. Cependant, des acteurs clés comme les États-Unis et l’ONU évitent encore cette démarche, craignant une escalade. Mais combien de tragédies comme celle de Kryvyi Rih faudra-t-il encore pour que le monde cesse d’hésiter et appelle les choses par leur nom ?

La paix viendra lorsque les crimes de la Russie seront stoppés

L’attaque sur Kryvyi Rih a une fois de plus montré que l’espoir d’une position « mature » de la Russie dans les négociations est une illusion. Poutine et son entourage ne cherchent pas la paix, leur objectif est la destruction, le chaos et la soumission. Ils veulent imposer la peur, paralyser la volonté et briser la résistance, mais cela ne fonctionnera pas. L’Ukraine a prouvé qu’elle est capable de tenir bon, même dans les conditions les plus sombres.

Aujourd’hui, nous pleurons avec les familles des victimes de Kryvyi Rih, mais nous devons aussi dire la vérité : la Russie est un État terroriste, et son armée commet systématiquement des crimes de guerre contre la population civile. La paix ne viendra pas quand Poutine le voudra, mais quand ses crimes seront stoppés — par la force de la pression internationale, des sanctions, de l’isolement et, si nécessaire, du soutien militaire à l’Ukraine.

La communauté internationale doit enfin comprendre : on ne négocie pas avec des terroristes, on les arrête. Kryvyi Rih n’est pas seulement une tragédie, c’est un appel à l’action. Si nous voulons que de telles attaques cessent, il ne suffit pas de condamner, il faut agir. La Russie doit payer pour ses crimes — non seulement en paroles, mais aussi en actes. Et l’Ukraine, malgré la douleur, continuera de se battre pour sa liberté et la justice.

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