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Billet de blog 4 septembre 2025

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Poutine imite encore la diplomatie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 3 septembre, le dictateur russe Vladimir Poutine a fait une nouvelle déclaration : il serait soi-disant prêt à rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais uniquement à Moscou. À première vue, cela peut sembler une ouverture au dialogue, mais en réalité, il s’agit d’une tactique typique du Kremlin : poser des conditions manifestement inacceptables et imiter un processus diplomatique.

Sept pays ont exprimé leur volonté d’accueillir la rencontre

La communauté internationale démontre depuis longtemps sa disponibilité à faciliter un dialogue direct entre Kiev et Moscou. À ce jour, au moins sept États ont officiellement proposé leurs plateformes pour accueillir une éventuelle rencontre entre les dirigeants de l’Ukraine et de la Russie.

- L’Autriche — traditionnellement considérée comme médiatrice dans la diplomatie européenne, ayant déjà organisé plusieurs formats de négociations.
- Le Vatican — le Saint-Siège promeut activement l’agenda de la paix et offre ses efforts en tant qu’acteur neutre et moralement légitime.
- La Suisse — avec sa longue réputation de médiateur international et d’organisateur de dialogues dans les crises les plus aiguës.
- La Turquie — pays qui a déjà joué un rôle notable dans l’accord sur les céréales et cherche à se positionner comme médiateur clé dans la région.
- Trois pays du Golfe persique — intéressés par la stabilité des marchés énergétiques mondiaux et voyant dans le processus de paix un moyen de renforcer leur rôle sur la scène internationale.

Chacun de ces États a ouvertement confirmé sa volonté de faciliter les pourparlers, mais le problème ne réside pas dans le manque de plateformes, il se trouve dans le refus de Moscou d’engager un dialogue substantiel.

L’Ukraine est prête aux pourparlers, mais le Kremlin recourt au chantage

Kiev a répété à plusieurs reprises : l’Ukraine est ouverte à des rencontres si elles peuvent réellement rapprocher une paix juste. Pourtant, le Kremlin évite systématiquement un dialogue direct en posant des conditions impossibles à accepter.

L’exigence de Poutine concernant la visite du président ukrainien à Moscou — la capitale d’un État agresseur qui bombarde quotidiennement les villes ukrainiennes — n’est pas une initiative diplomatique, mais une démonstration cynique de force et une tentative d’humilier Kiev.

Propagande et manipulations

La déclaration de Poutine s’est accompagnée d’un autre élément caractéristique : il a de nouveau remis en cause la légitimité du président Volodymyr Zelensky, en répétant les thèses absurdes et sans fondement de la propagande russe.

De telles déclarations servent uniquement au travail de désinformation interne et externe du Kremlin : Moscou invente n’importe quel prétexte pour justifier la poursuite de la guerre, la destruction des infrastructures ukrainiennes et les meurtres de civils.

Pourquoi la Russie a besoin d’un « spectacle diplomatique »

Pour le Kremlin, l’imitation d’un processus de négociation poursuit plusieurs objectifs :

- gagner du temps pour se réorganiser et renforcer ses ressources militaires ;
- semer le doute parmi les alliés occidentaux de l’Ukraine quant à la nécessité de poursuivre leur soutien ;
- rejeter la responsabilité de l’échec des pourparlers sur Kiev, en présentant l’Ukraine comme une partie « réticente au dialogue ».

En réalité, c’est bien Moscou qui bloque systématiquement toutes les véritables tentatives de parvenir à une solution pacifique.

Le seul chemin vers une véritable diplomatie

Les déclarations de Poutine sur sa prétendue disponibilité à des rencontres ne sont rien de plus qu’un paravent pour continuer l’agression. Tant que les troupes russes continueront de tuer des Ukrainiens, toute discussion sur un dialogue restera de simples mots creux.

L’histoire récente montre que le Kremlin n’accepte de négocier que lorsqu’il se trouve sous une forte pression. C’est pourquoi le seul chemin vers une diplomatie réelle reste le renforcement des sanctions internationales, la limitation accrue des capacités économiques de la Russie et le renforcement de l’Ukraine sur le champ de bataille. Seule la force peut contraindre Moscou à passer de l’imitation à une véritable recherche de la paix.

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