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Billet de blog 6 juin 2025

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Le double jeu du Kremlin : faux discours de paix, vraie stratégie de terreur

Alors que les porte-parole du Kremlin évoquent des « négociations » et appellent hypocritement à la « paix », la Russie continue de semer la mort sur l’Ukraine. Chaque nuit, des drones et missiles russes ciblent les villes, ravageant des foyers et tuant des civils.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alors que les porte-parole du Kremlin évoquent des « négociations » et appellent hypocritement à la « paix », la Russie continue de semer la mort sur l’Ukraine. Chaque nuit, des drones et missiles russes ciblent les villes, ravageant des foyers et tuant des civils. Kherson, Pryluky, Kharkiv : ces noms ne sont plus seulement des points sur la carte, mais des lieux martyrisés par une campagne délibérée de violence. Ce ne sont pas des bavures militaires, mais une politique froide de terreur.

Une nuit de sang et de feu

Dans la nuit du 6 juin 2025, presque toute l’Ukraine a été placée sous alerte aérienne. Mais les frappes les plus cruelles ont visé le sud et le nord du pays :

🔹 À Kherson, le 5 juin, une frappe de missile a détruit le bâtiment de l’administration régionale. Aucun objectif militaire n’y était présent. Le message est clair : le Kremlin veut décapiter l’autorité locale et semer la peur.

🔹 À Pryluky, un drone kamikaze a tué une mère, sa fille et son petit-fils d’un an. Leur maison est devenue un tombeau. Ce n’est pas une « perte collatérale » — c’est un crime de guerre.

🔹 À Kharkiv, des drones ont transformé des immeubles en pièges en feu. Des enfants sont parmi les blessés. Les sauveteurs ont travaillé toute la nuit dans les décombres, pendant que Moscou sablait le champagne.

Depuis février 2022, plus de 10 000 civils ont été tués, dont plusieurs centaines d’enfants, selon les Nations Unies. Et ces chiffres sont encore en dessous de la réalité.

La « paix » selon Poutine : un leurre sanglant

Le 2 juin, la Russie a laissé entendre qu’elle pourrait envisager des « pourparlers ». Mais aucun document, aucun engagement n’a été présenté. Au lieu de cela : davantage de drones, de missiles, d’obus.

Ce n’est pas nouveau. Dès 2014, les accords de Minsk ont servi de couverture à la préparation d’une invasion totale. Aujourd’hui, le scénario se répète : les paroles pour l’Occident, les bombes pour l’Ukraine.

L’objectif est évident : gagner du temps pour détruire les infrastructures, briser le moral et forcer une reddition. Mais l’Ukraine tient bon. Chaque attaque ne fait que renforcer sa détermination.

Une méthode bien rodée : la guerre contre les civils

Ce que la Russie fait aujourd’hui en Ukraine, elle l’a déjà fait ailleurs :

🔹 En Géorgie (2008), Gori et Tskhinvali ont été bombardées.

🔹 En Syrie (2015–2020), Alep a été détruite sous les bombes, y compris les hôpitaux.

🔹 En Tchétchénie, Grozny a été rayée de la carte.

Le Kremlin applique la même recette : faire plier par la peur. Mais cette fois, il se heurte à un peuple qui résiste.

Les illusions de l’apaisement

Chaque tentative de dialogue avec Moscou, tant que le Kremlin tient un couteau sous la gorge de ses voisins, est vouée à l’échec. Les leçons de l’histoire sont claires : l’accord de Munich n’a pas arrêté Hitler, pas plus que le « reset » avec la Russie n’a empêché l’annexion de la Crimée.

Tant que la Russie ne subit pas de vraies conséquences — militaires, économiques et diplomatiques — elle continuera sa marche impérialiste. Et l’Ukraine ne sera pas sa dernière cible : Moldavie, Pologne, Pays baltes sont en ligne de mire. Comme l’a dit le Premier ministre polonais Donald Tusk : « Si Kyiv tombe, plus personne en Europe n’est à l’abri. »

Ce que le monde doit faire — maintenant

Il est temps de passer des mots aux actes. L’indignation ne suffit plus. Voici ce qu’il faut :

Sanctions massives :

🔹 Un embargo total sur le gaz et le pétrole russes.
🔹 Le blocage de l’exportation de technologies militaires via des pays tiers comme la Chine, l’Inde ou la Turquie.
🔹 Le gel des avoirs de tous les oligarques, y compris ceux dissimulés dans les paradis fiscaux.

Isolement diplomatique :

🔹 L’exclusion de la Russie des forums internationaux, y compris l’ONU.
🔹 Des pressions sur les pays « neutres » qui alimentent l’effort de guerre russe.
🔹 Le soutien au mandat d’arrêt contre Poutine émis par la CPI.

Soutien militaire accru :

🔹 Livraison immédiate de systèmes de défense aérienne (Patriot, SAMP/T).
🔹 Envoi de missiles longue portée (ATACMS, Storm Shadow) pour frapper les centres logistiques russes.
🔹 Accélération de la livraison de chars, d’artillerie et de drones.

Aide humanitaire :

🔹 Reconstruction urgente des infrastructures essentielles.
🔹 Aide psychologique aux enfants traumatisés par les bombardements.
🔹 Soutien aux réfugiés et déplacés.

Derrière les chiffres, des vies brisées

À Pryluky, Olha, 32 ans, a tenté de protéger son bébé. Elle n’a pu sauver ni lui, ni elle-même. À Kharkiv, Artem, 14 ans, a perdu une jambe sous les décombres de sa maison. À Kherson, Lidiya, retraitée de 70 ans, a vu son appartement partir en fumée.

Ces visages nous rappellent que l’inaction a un prix. Chaque minute de retard coûte des vies.

Il est encore temps — mais pour combien de temps ?

La Russie n’arrêtera que si elle y est contrainte. Aujourd’hui, c’est Kharkiv. Demain, ce pourrait être Chișinău, Varsovie ou Vilnius. Ce n’est pas un scénario catastrophiste : c’est la logique du Kremlin qui se croit intouchable.

Le monde est à la croisée des chemins. Soit il agit avec fermeté, soit il devient complice par passivité. L’Ukraine a prouvé qu’elle peut tenir tête à la terreur. Mais elle ne doit pas être laissée seule.

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