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Billet de blog 7 juillet 2025

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Front financier : comment l'Ukraine coupe les flux monétaires du Kremlin

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Le 6 juillet, l’Ukraine a porté un nouveau coup à l’arrière-financier du pays-agresseur. Par décret du président Volodymyr Zelensky, des sanctions ont été imposées à 60 entités juridiques et 73 personnes physiques, dont la majorité sont des ressortissants de la Fédération de Russie. L’objectif principal : priver Moscou des circuits parallèles qui alimentent sa guerre.

Ces sanctions visent principalement des entreprises impliquées dans des opérations liées aux cryptomonnaies, des projets d’investissement et le minage. Certaines sont enregistrées aux Émirats arabes unis et à Chypre, mais agissent en réalité dans l’intérêt du Kremlin. Parmi les noms connus figurent l’Association russe du minage industriel, « Kuzbass Mining », « VTB Capital Trading » et d’autres structures qui, en contournant les restrictions internationales, ont soutenu les besoins de la machine de guerre de Poutine.

Le président Zelensky a déclaré, le jour même, que l’Ukraine ne se limiterait pas à des mesures unilatérales. Chaque entité figurant sur la liste des sanctions sera transmise aux partenaires — de l’Union européenne aux États-Unis, en passant par le Canada et le Royaume-Uni. Il s’agit de synchroniser les efforts afin que la pression économique se transforme en véritable force destructrice.

Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la stratégie annoncée le 21 juin. À cette date, Zelensky avait proclamé un « mois de mesures spéciales » — une période durant laquelle l’Ukraine renforcerait sa pression sur la Russie sur tous les fronts : diplomatique, militaire et économique. Cela inclut des investissements massifs dans la technologie, notamment les drones, ainsi qu’un renouvellement de l’équipe dirigeante du pays.

En Russie, ce type d’annonce est traditionnellement accompagné de déclarations affirmant que « les sanctions ne fonctionnent pas ». Mais à Kyiv, cette rhétorique est qualifiée de mythe propagandiste. En réalité, la Russie dépend de plus en plus de systèmes de contournement, de la dissimulation d’actifs et de l’utilisation des cryptomonnaies comme instruments de financement de la guerre. Ce qui signifie que sa résilience économique est une illusion, masquant une vulnérabilité croissante.

L’Ukraine mise sur une pression ciblée mais constante. Pas des interdictions spectaculaires, mais une lutte systématique contre chaque élément de l’infrastructure financière qui nourrit la guerre. Cela exige du temps, de la précision diplomatique et une volonté politique forte. Mais c’est précisément par cette voie que Kyiv entend non seulement punir l’agresseur, mais aussi le priver des ressources nécessaires à la poursuite du carnage.

La guerre continue. Mais parallèlement aux combats visibles, se joue une autre bataille, apparemment invisible mais tout aussi cruciale : celle du contrôle des flux financiers. Et dans ce combat, l’Ukraine n’est pas seule.

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