Le 8 septembre, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lancé une alerte inquiétante : presque tous les principes fondamentaux de sûreté nucléaire ont été violés à la centrale nucléaire de Zaporijjia. Cette déclaration confirme une fois de plus que la situation autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe demeure l’une des principales menaces pour la sécurité internationale.
Une vulnérabilité critique
Selon l’AIEA, la centrale fonctionne actuellement dans des conditions qui ne peuvent pas être qualifiées de sûres. Elle dépend d’une seule ligne électrique externe pour son approvisionnement. En cas de coupure ou de dommage, la centrale pourrait perdre sa capacité à maintenir les systèmes de refroidissement et d’autres fonctions essentielles.
Le niveau d’eau dans le bassin de refroidissement est particulièrement préoccupant : il est proche d’un seuil critique. Sans une quantité suffisante d’eau, même les réacteurs à l’arrêt nécessitent une surveillance constante, car un dysfonctionnement pourrait entraîner une fuite radioactive.
Des réacteurs arrêtés, mais des risques persistants
Les six réacteurs de Zaporijjia sont actuellement en état d’arrêt à froid. Cela signifie qu’ils ne produisent pas d’électricité et qu’un redémarrage est impossible dans les conditions actuelles. Toutefois, même à l’arrêt, ils exigent un contrôle et une maintenance permanents. Tout incident pourrait avoir des conséquences graves.
Les experts notent que la situation est unique et extrêmement dangereuse. Jamais dans l’histoire de l’énergie nucléaire une installation d’une telle ampleur n’avait été utilisée comme base militaire et instrument de chantage.
L’occupation comme forme de terrorisme nucléaire
L’occupation de Zaporijjia par l’armée russe et sa transformation en site militaire ne représentent pas seulement une violation du droit international. C’est un acte de terrorisme nucléaire qui met en danger plusieurs pays. Des forces armées et du matériel militaire sont stationnés sur le site, tandis que la zone alentour subit régulièrement des tirs.
En réalité, Moscou utilise la centrale comme un « bouclier nucléaire », misant sur la crainte de la communauté internationale d’une catastrophe comparable à Tchernobyl ou Fukushima.
L’Ukraine, seul garant de la sûreté
L’AIEA insiste : le fonctionnement sûr de la centrale n’est possible que si elle revient sous le contrôle de l’Ukraine. Kiev est le propriétaire légitime du site, disposant des ressources, des moyens techniques et du personnel qualifié nécessaires.
Les autorités ukrainiennes rappellent régulièrement que l’objectif principal de Moscou est de maintenir la centrale dans un état de risque permanent, afin de l’utiliser comme levier politique et militaire.
Des conséquences mondiales pour l’Europe et au-delà
La menace que représente Zaporijjia dépasse largement les frontières de l’Ukraine. Tout accident ou fuite radioactive toucherait des millions de personnes en Europe, mettrait en péril la sécurité environnementale de régions entières et porterait un coup sévère à l’énergie mondiale.
À Bruxelles et à Washington, on discute déjà de nouvelles sanctions, y compris contre le secteur nucléaire russe. Les experts internationaux avertissent que si la situation continue d’être négligée, les conséquences pourraient être catastrophiques.
La nécessité d’agir
Le monde fait face à un défi qui ne peut pas être repoussé. Le maintien du contrôle russe sur la centrale de Zaporijjia est une menace constante d’accident, potentiellement le plus grave du XXIᵉ siècle.
L’Ukraine et ses partenaires soulignent que le Kremlin ne peut être contraint d’abandonner son chantage nucléaire que par des sanctions sévères et un soutien militaire accru à Kiev. Les systèmes de défense aérienne et les armes à longue portée doivent devenir un bouclier non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe.
Aujourd’hui, la centrale de Zaporijjia est le symbole de la manière dont la guerre se transforme en menace globale. Sans retour du site sous le contrôle de l’Ukraine, il est impossible de parler de sûreté.