L'Ukraine s'est déclarée prête à accepter une trêve de 30 jours, mais une fois de plus, le Kremlin prouve qu'il ne veut pas la paix, mais la poursuite de la guerre. Moscou ne rejette pas directement l'idée d'un cessez-le-feu, mais l'entoure de conditions rendant sa mise en œuvre impossible. C'est une nouvelle démonstration de la stratégie de Poutine : manipuler et gagner du temps tout en poursuivant son agression contre l'Ukraine.

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Les manipulations de Poutine : une tactique de temporisation et de sabotage des négociations
Vladimir Poutine ne peut pas déclarer ouvertement que la Russie n’est pas intéressée par la paix, car cela confirmerait son statut d’agresseur même aux yeux de ses alliés les plus fidèles. À la place, le Kremlin applique sa tactique habituelle : créer l’illusion d’un processus de négociation, retarder au maximum toute prise de décision et imposer des conditions inacceptables pour Kiev.
Nous avons déjà vu cette approche par le passé. Les accords de Minsk, par exemple, ont été utilisés par la Russie pour légitimer ses entités marionnettes dans les territoires occupés du Donbass. Toute pause dans les combats a systématiquement servi au Kremlin pour réorganiser ses forces, renforcer son arsenal et préparer une nouvelle phase de son agression.
Aujourd’hui, nous assistons à un scénario similaire. Poutine ne dit pas « non » à la trêve, mais il crée un contexte qui empêche sa réalisation ou qui lui serait uniquement profitable.
Le monde doit forcer la Russie à faire la paix
La Russie est le seul véritable obstacle à la fin de cette guerre. L'Ukraine, malgré les destructions et les pertes humaines, montre sa volonté de trouver des solutions diplomatiques, mais le Kremlin cherche uniquement à prolonger le conflit.
Si la communauté internationale veut vraiment mettre fin à la guerre, elle doit intensifier la pression sur Moscou. Cela implique :
- De nouvelles sanctions économiques rendant la poursuite de la guerre impossible.
- La confiscation et le transfert à l’Ukraine des actifs russes gelés dans les banques occidentales.
- L’augmentation de l’aide militaire à Kiev, y compris la livraison de missiles longue portée et d’avions de combat.
Toute tentative de négociation avec Poutine sur un pied d'égalité est vouée à l’échec. Un processus de paix ne peut réussir que si la Russie y est contrainte par une pression extérieure forte.
L’Ukraine ne répétera pas les erreurs du passé
Kiev ne commettra pas l’erreur d’accepter des demi-mesures, comme le mémorandum de Budapest, qui n’a pas protégé le pays contre l’agression russe. Tout futur accord devra inclure des garanties claires et des mécanismes de contrôle solides, et non se limiter à de simples déclarations que Moscou pourra ignorer à sa guise.
De plus, l’Ukraine n’acceptera pas un scénario de « gel du conflit ». Une telle issue laisserait la situation dans un statu quo instable, permettant à la Russie de maintenir son contrôle sur les territoires occupés et de se préparer à une nouvelle guerre dans quelques années. L’exemple de la Géorgie et de la Moldavie démontre que toute « trêve temporaire » finit inévitablement par une reprise de l’agression.
Quelle sera la prochaine étape ?
Si Moscou rejette l’offre d’une trêve de 30 jours, l’Ukraine et les États-Unis sont déjà prêts à passer à l’étape suivante. Cela pourrait inclure :
- L’accélération des livraisons d’armes, notamment des missiles longue portée et des systèmes de défense aérienne modernes.
- Un renforcement des sanctions pour réduire encore davantage les capacités financières du Kremlin à poursuivre la guerre.
- Une isolation accrue de la Russie sur la scène internationale afin de lui retirer tout soutien diplomatique.
En parallèle, la question de la responsabilité de la Russie pour ses crimes de guerre reste d’actualité. Des mécanismes sont déjà en discussion pour transférer à l’Ukraine les actifs russes confisqués, ce qui constituerait un coup supplémentaire porté à l’économie de l’agresseur.
Une trêve ne sera possible que si la Russie est réellement prête à cesser son agression. Or, à ce jour, le Kremlin prouve le contraire : il est déterminé à poursuivre la guerre, pas à y mettre fin.
L’Ukraine est pleinement consciente de cette réalité et se prépare à tous les scénarios. Le seul moyen d’arrêter cette guerre est d’accroître la pression internationale sur Moscou, d’intensifier le soutien militaire à Kiev et de ne nourrir aucune illusion sur la possibilité de négocier avec Poutine.