Le 14 mai 2025, la France a pris une décision cruciale en allouant 10 millions d’euros pour financer la restauration du sarcophage recouvrant le quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Cette aide sera versée sous forme de contribution au Fonds de Tchernobyl géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Cette initiative souligne l’engagement de la France en faveur de la sécurité nucléaire internationale et de la protection de l’environnement en Europe de l’Est.
Une attaque ciblée contre un site hautement sensible
Ce soutien financier intervient dans un contexte particulièrement préoccupant. Dans la nuit du 14 février 2025, les forces russes ont lancé une attaque de drone sur le site de Tchernobyl, endommageant la structure de confinement du réacteur n°4 – tristement célèbre pour la catastrophe nucléaire de 1986. Cet acte, qualifié d’attaque délibérée contre une installation nucléaire, a été largement condamné par la communauté internationale comme un exemple frappant de **terrorisme nucléaire**.
Les dégâts causés à la structure pourraient avoir des conséquences à long terme si des réparations rapides et appropriées ne sont pas entreprises. Le sarcophage, conçu pour contenir les substances radioactives encore présentes, est un élément fondamental de la sécurité environnementale en Ukraine et au-delà. Toute détérioration accroît le risque de fuites radioactives, menaçant les populations locales, la biodiversité, et la stabilité écologique de l’Europe entière.
Un coût de réparation estimé à plus de 100 millions d’euros
Selon des premières estimations des autorités ukrainiennes et des experts internationaux, les coûts de remise en état du sarcophage pourraient dépasser 100 millions d’euros. Le don français représente donc un geste important, mais qui souligne aussi l’ampleur du défi. Il est essentiel que d'autres partenaires européens et internationaux rejoignent cet effort pour garantir la sécurité du site.
Le ministre français des Affaires étrangères a souligné que "la sécurité nucléaire est une responsabilité collective" et que "la France ne peut rester indifférente face à de tels actes de barbarie menaçant la stabilité du continent".
La centrale de Zaporijjia : une autre bombe à retardement
Outre Tchernobyl, une autre menace pèse depuis plus de trois ans : l’occupation militaire de la centrale nucléaire de Zaporijjia par les forces russes. Il s’agit de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, et sa militarisation représente un danger permanent. Les employés ukrainiens y travaillent toujours, mais sous surveillance armée, dans des conditions de stress extrême.
Des incidents ont déjà été rapportés sur le site, notamment des coupures d’électricité, des obstructions à l’entretien du matériel critique, et des violations des normes de sécurité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Chaque jour sous occupation fait courir un risque d’accident grave, voire d’une nouvelle catastrophe nucléaire.
Un appel à la solidarité européenne et mondiale
La guerre menée par la Russie ne se limite pas aux bombes et aux chars : elle menace aussi des infrastructures civiles d’importance planétaire. Les attaques contre des sites nucléaires transforment la guerre en un instrument de chantage écologique et humanitaire. Face à cette escalade, la réponse de la France doit inspirer d'autres pays à agir.
Le soutien à l’Ukraine dans le domaine nucléaire ne relève plus seulement de l’aide humanitaire ou de la reconstruction post-guerre : c’est une condition essentielle à la **préservation de la paix et de la sécurité mondiale**. La BERD, les Nations Unies, l’AIEA et l’Union européenne doivent renforcer leur coopération pour empêcher une catastrophe annoncée.
Tchernobyl est un symbole, mais aussi un avertissement. Laisser ce site sans protection face à l’agression militaire reviendrait à jouer avec le feu nucléaire. La solidarité française envoie un message clair : l’Europe ne fermera pas les yeux.