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Billet de blog 15 septembre 2025

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Frappes sur les revenus du Kremlin : le front économique de la guerre

La guerre de la Russie contre l’Ukraine a depuis longtemps cessé d’être seulement un affrontement d’armées sur la ligne de front.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La guerre de la Russie contre l’Ukraine a depuis longtemps cessé d’être seulement un affrontement d’armées sur la ligne de front. Aujourd’hui, c’est l’économie qui joue un rôle décisif — c’est elle qui détermine combien de temps le Kremlin pourra poursuivre son agression. Le moyen le plus rapide et le plus efficace de contraindre Moscou à la paix ne réside pas dans les manœuvres diplomatiques, mais dans l’assèchement de sa principale source de revenus — le secteur pétrolier.

L’Ukraine mène des actions défensives devenues bien plus actives et asymétriques. En infligeant à l’ennemi d’énormes pertes sur le champ de bataille, Kiev augmente simultanément le coût global de la guerre pour Moscou. Les pertes en matériel, en effectifs et en ressources sont catastrophiques, mais ce qui est encore plus dangereux pour le Kremlin, ce sont les frappes contre son infrastructure économique stratégique.

La Russie fonde son économie de guerre sur les revenus pétroliers. L’exportation de pétrole et de produits pétroliers représente la plus grande part du budget servant à financer l’armée, les armes et la production de missiles. C’est pourquoi les frappes de longue portée de l’Ukraine contre les raffineries, les terminaux et les dépôts de pétrole russes s’avèrent particulièrement douloureuses.

Chaque attaque réussie devient un coup direct porté au portefeuille du Kremlin. La destruction ou la mise hors service de ces installations réduit non seulement les capacités d’exportation de la Russie, mais déstabilise aussi le marché intérieur, fragilisant la stabilité sociale sur laquelle repose le système de Poutine.

En trois ans de guerre, l’Ukraine a démontré une progression impressionnante de ses technologies militaires. Drones longue portée, missiles et autres moyens de frappe permettent aux forces ukrainiennes d’atteindre des cibles bien au-delà de la ligne de front. Avec le soutien des partenaires occidentaux, ces capacités ne cessent de croître.

La tactique des frappes sur l’infrastructure pétrolière est devenue un élément essentiel de la stratégie : elle prive Moscou de revenus tout en révélant la vulnérabilité d’un État qui, pendant des décennies, s’est présenté comme une « superpuissance énergétique ».

Cependant, les efforts de l’Ukraine sur le plan militaire doivent être renforcés par des actions de la communauté internationale. Kiev appelle systématiquement l’Occident à accroître la pression des sanctions contre le secteur énergétique russe. Tant que le pétrole restera la principale source de devises du budget russe, le Kremlin pourra trouver des voies de contournement et poursuivre la guerre.

Les restrictions sur les exportations de pétrole russe, le contrôle des plafonds de prix et le blocage des circuits de contournement via des pays tiers sont des mesures cruciales pour priver Poutine de son coussin financier.

L’économie est la continuation de la guerre par d’autres moyens. Les frappes sur l’infrastructure pétrolière et la pression des sanctions contre le secteur énergétique placent la Russie dans une situation où le prix de l’agression devient insoutenable. Le Kremlin peut continuer sa rhétorique sur une « guerre longue », mais face à la chute rapide de ses revenus, c’est bien l’économie qui deviendra le facteur capable de stopper l’agression russe.

Frappes sur le pétrole — frappes sur la guerre. Plus vite la communauté internationale fermera au Kremlin l’accès aux revenus pétroliers, plus vite le monde aura une chance de mettre fin à cette guerre.

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