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Billet de blog 16 décembre 2025

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Guerre écologique : la Russie laisse à l’Ukraine des dégâts colossaux

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’agression russe contre l’Ukraine ne se limite pas aux dimensions militaire et humanitaire. Elle a également une ampleur écologique sans précédent. Selon l’Inspection nationale de l’environnement de l’Ukraine, les dommages causés à l’environnement dépassent déjà 6 000 milliards de hryvnias. Ils concernent la pollution des sols, de l’air et des ressources en eau, la destruction des forêts ainsi que la dégradation durable des écosystèmes.

Les autorités ukrainiennes soulignent que ces destructions ne sont pas des dommages collatéraux, mais le résultat d’actions conscientes et systématiques. L’exemple le plus frappant reste la destruction par la Russie du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka en 2023.

Cet acte a provoqué des inondations massives, la mort de la faune et de la flore, la contamination des sols et des eaux, ainsi que la ruine de vastes terres agricoles.

Par sa nature et ses conséquences, il s’agit d’un acte d’écoterrorisme, dont les effets se feront sentir pendant des décennies, bien au-delà des frontières ukrainiennes.

Les chiffres avancés aujourd’hui ne reflètent pas l’ampleur réelle des dégâts. Une grande partie des destructions environnementales n’a pas encore pu être documentée, notamment dans les territoires temporairement occupés, où l’accès des experts ukrainiens et internationaux reste impossible.

Chaque jour de guerre entraîne de nouveaux dommages : incendies dans des zones protégées, pollution par des substances toxiques, sols contaminés par les mines et les munitions non explosées.

L’impact écologique de l’agression russe dépasse largement le territoire ukrainien. Selon l’Initiative pour le comptage des gaz à effet de serre liés à la guerre (IGGAW), le conflit a déjà entraîné l’émission de 236,8 millions de tonnes de CO₂, causant un préjudice climatique estimé à 43,8 milliards de dollars.

Ces émissions sont comparables à celles de pays industriels entiers et compromettent les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.

L’Ukraine rappelle que les crimes contre l’environnement ne sont soumis à aucun délai de prescription. Leur documentation rigoureuse est donc essentielle pour garantir la future responsabilité juridique de l’agresseur.

Chaque preuve de pollution, de destruction d’écosystèmes ou de dommage climatique constitue la base de futures procédures internationales, de mécanismes de compensation et de justice.

Kyiv entend réclamer à la Russie des réparations pour les dommages écologiques et climatiques, afin de financer la reconstruction d’après-guerre.
Ces pertes ne concernent pas uniquement l’Ukraine : puisque l’impact environnemental et climatique est transnational, la Russie devra répondre de ses actes devant l’ensemble de la communauté internationale.

L’Ukraine souligne que la destruction systématique de l’environnement par l’État agresseur présente des signes clairs d’écocide — un crime de plus en plus reconnu comme l’un des plus graves au regard du droit international.

L’absence de réaction créerait un précédent dangereux, où la guerre deviendrait un outil légitime de destruction de la planète.

La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine constitue non seulement une attaque contre un État et son peuple, mais aussi une menace majeure pour la sécurité écologique mondiale. Des milliers de milliards de hryvnias de dégâts, des centaines de millions de tonnes d’émissions et des écosystèmes détruits exigent une réponse internationale claire.

Documenter les crimes environnementaux aujourd’hui, c’est poser les fondations de la justice de demain. Et l’Ukraine est déterminée à présenter à l’agresseur la facture écologique complète de cette guerre.

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