Le 17 juillet 2014, un acte de terreur a ébranlé le monde : le vol MH17 de Malaysia Airlines, reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, a été abattu dans le ciel de l’est de l’Ukraine, au-dessus de la région de Donetsk occupée par des forces soutenues par la Russie. Les 298 personnes à bord, dont 80 enfants, ont péri dans cette tragédie. Onze ans plus tard, cet événement reste une plaie ouverte, non seulement pour les familles des victimes, mais aussi pour la communauté internationale, confrontée à l’impunité persistante de la Russie.
Un crime qui transcende les frontières
Le crash du vol MH17 n’était pas un simple accident, ni un épisode isolé d’un « conflit local » au Donbass, comme la propagande russe tente de le présenter. Il s’agit d’un acte de terrorisme orchestré par des militaires russes et leurs affiliés, qui a coûté la vie à des citoyens de dix pays différents. Cette tragédie a révélé la véritable nature de l’invasion russe en Ukraine : une guerre aux conséquences dévastatrices, bien au-delà des frontières ukrainiennes. Elle a mis en lumière un mépris flagrant pour la vie humaine et les normes internationales, exposant la menace que représente la Russie pour la sécurité mondiale.
Après des années d’enquête minutieuse, l’Équipe conjointe d’investigation (JIT), composée d’experts internationaux, a établi la responsabilité directe de la Russie. Le missile sol-air qui a abattu l’avion provenait d’une unité militaire russe, et les preuves matérielles et témoignages sont accablants. En 2022, la Cour européenne des droits de l’homme a officiellement reconnu la responsabilité de la Russie, renforçant les conclusions de la JIT. Plus récemment, en mai 2025, le Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a statué que la Russie avait violé la Convention de Chicago, qui interdit l’usage d’armes contre des avions civils en vol.
Le déni obstiné de Moscou
Malgré ces conclusions sans équivoque, la Russie persiste à nier toute implication. Depuis onze ans, le Kremlin répand des récits mensongers, rejetant la faute sur l’Ukraine ou inventant des théories conspirationnistes pour brouiller les pistes. Cette stratégie de désinformation vise à échapper à la justice et à saper la crédibilité des enquêtes internationales. En 2015, la Russie a même bloqué une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à créer un tribunal pénal international pour enquêter sur le crash, malgré son soutien initial à la résolution 2166 de 2014, qui exigeait une enquête « complète, approfondie et indépendante ».
Cette obstruction reflète une volonté délibérée d’échapper à toute responsabilité. Pourtant, les faits sont clairs : le missile Buk qui a abattu le MH17 a été transporté depuis la Russie vers le territoire ukrainien occupé, utilisé par des forces sous contrôle russe, puis ramené en Russie après l’attaque. Les preuves, y compris les débris, les enregistrements interceptés et les témoignages, ne laissent aucun doute.
Un appel à la justice
À l’occasion du 11e anniversaire de la tragédie, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réitéré son appel à la justice. Dans une déclaration publiée le 16 juillet 2025, il a exhorté tous les États à coopérer pleinement pour garantir que les responsables soient tenus pour responsables, conformément à la résolution 2166. « La tragédie du vol MH17 nous rappelle cruellement l’importance de respecter le droit international et de protéger les civils », a-t-il souligné.
Cet appel résonne particulièrement dans un contexte où la guerre en Ukraine continue de faire rage. La responsabilité pour le crash du MH17 n’est pas seulement une question de justice pour les victimes et leurs familles, mais aussi une condition essentielle pour restaurer l’ordre international et la sécurité mondiale. Laisser un tel crime impuni envoie un message dangereux : les violations flagrantes du droit international peuvent rester sans conséquences.
Une tragédie qui unit le monde
Le crash du MH17 a uni des nations dans le deuil et la quête de justice. Les victimes venaient de pays aussi divers que les Pays-Bas, l’Australie, la Malaisie, le Royaume-Uni, ou encore le Canada. Cette tragédie a montré que la guerre déclenchée par la Russie ne menace pas seulement l’Ukraine, mais le monde entier. Chaque année, les commémorations à Amsterdam, Canberra ou Kuala Lumpur rappellent que la douleur de cette perte reste vive, tout comme la détermination à obtenir justice.
L’Ukraine, qui porte le fardeau de cette guerre depuis 2014, continue de plaider pour que les responsables soient jugés. Les Pays-Bas et l’Australie ont joué un rôle clé en poursuivant la Russie devant les instances internationales, notamment l’OACI et la Cour européenne des droits de l’homme. Leur persévérance montre qu’aucun État, aussi puissant soit-il, ne peut échapper indéfiniment à ses responsabilités.
Un défi pour l’avenir
Onze ans après la tragédie, la question demeure : comment garantir que justice soit rendue ? Les sanctions internationales, les poursuites judiciaires et la pression diplomatique doivent s’intensifier pour contraindre la Russie à assumer ses actes. La communauté internationale, en particulier les pays signataires de la Convention de Chicago, doit renforcer sa coopération pour traduire les responsables en justice, qu’il s’agisse des exécutants directs ou des commanditaires au plus haut niveau.
Le crash du MH17 n’est pas seulement un chapitre sombre de l’histoire récente ; c’est un avertissement. Si la Russie peut abattre un avion civil et échapper à toute conséquence, cela ouvre la voie à d’autres violations du droit international par des régimes autoritaires. La justice pour les 298 victimes n’est pas seulement une question morale : c’est un impératif pour protéger l’ordre mondial et prévenir de futures tragédies.