Le déploiement d’un contingent militaire international en Ukraine n’est plus seulement un scénario possible, mais une partie intégrante d’un plan concret visant à garantir la sécurité à long terme du pays et de l’ensemble de la région européenne. C’est ce qu’a déclaré le 17 mars le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Andriy Sybiha, en soulignant que le processus d’implémentation de cette décision est déjà en cours.
Cette initiative, qui avait été discutée dès les premiers mois de l’invasion à grande échelle de la Russie, atteint désormais un nouveau stade : elle passe de simples discussions hypothétiques à une mise en œuvre pratique. Kyiv a déjà identifié une liste de pays prêts à déployer leurs unités militaires sur le territoire ukrainien et mène avec eux des négociations sur les détails du mandat, les effectifs et la géographie de leur présence.
Les forces de maintien de la paix comme élément des garanties de sécurité
L’Ukraine souligne constamment que, après la fin de la guerre, elle aura besoin de garanties de sécurité réelles et non simplement déclaratives. Le format de ces garanties est discuté avec les partenaires depuis plusieurs années : parmi les mesures proposées figurent non seulement un soutien militaire, mais aussi la présence de contingents étrangers qui pourraient constituer un facteur de dissuasion contre la Russie.
Dans sa déclaration, Sybiha a précisé que la question ne se limite pas au simple déploiement de troupes. À long terme, le plan prévoit également :
- la patrouille de l’espace aérien ukrainien par les forces aériennes alliées ;
- le déploiement de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires pour protéger des sites stratégiques ;
- l’implication des flottes des pays de l’OTAN dans la sécurisation de la mer Noire.
Ces mesures doivent devenir une partie intégrante d’un nouveau cadre de défense européen, où l’Ukraine ne sera pas seulement un État à protéger, mais un élément clé du système global de sécurité du continent.
De l’hypothèse à la réalité
Le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que ce processus n’est plus à l’étape des discussions : il s’agit désormais de mettre en œuvre les décisions prises. Selon lui, les alliés européens non seulement soutiennent cette initiative, mais manifestent également leur volonté de passer à l’action.
La coordination s’effectue au niveau des présidents et des gouvernements. En particulier, des négociations sont en cours dans le cadre des contacts diplomatiques entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chef de son cabinet Andriy Yermak avec les conseillers nationaux à la sécurité des pays occidentaux.
Sybiha a souligné que l’Union européenne prend de plus en plus conscience de la nécessité d’assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité. « Nous voyons des déclarations sur le réarmement, sur une plus grande autonomie de l’Europe dans le domaine de la défense, et c’est un développement extrêmement positif », a-t-il déclaré.
Réaction de la Russie et implications stratégiques
Sans surprise, Moscou a réagi très négativement aux déclarations concernant un éventuel déploiement de troupes étrangères en Ukraine. Les autorités russes considèrent traditionnellement toute présence militaire internationale dans l’espace post-soviétique comme une menace pour leurs intérêts. Cependant, le simple fait que le Kremlin proteste montre que la Russie n’est pas prête à accepter le nouvel équilibre géopolitique.
Les déclarations de Moscou sur ses « lignes rouges » ont depuis longtemps perdu de leur efficacité. Les pays occidentaux comprennent que l’inaction ne ferait qu’encourager la Russie à de nouvelles agressions. Dans ce contexte, une mission de maintien de la paix ne serait pas seulement un instrument de protection de l’Ukraine, mais également un mécanisme de dissuasion à long terme contre la Russie.
L’Ukraine avance avec assurance vers un nouveau modèle de sécurité. Si, il y a encore quelques années, la perspective d’une présence militaire étrangère sur son territoire suscitait des doutes, il s’agit désormais de mesures concrètes.
À long terme, un contingent de maintien de la paix en Ukraine pourrait devenir **la base des futures forces armées européennes**, ce qui renforcerait non seulement la sécurité de la région, mais permettrait également d’établir un nouveau format de coopération entre les pays de l’UE et leurs partenaires de l’OTAN.
Ce processus est déjà en marche, et rien ne pourra l’arrêter.