La récente déclaration du Premier ministre hongrois Viktor Orban a provoqué une vague d’indignation dans le monde démocratique. « Nous ne savons même pas ce qu’est l’Ukraine ni où elle se trouve », a-t-il affirmé, ajoutant qu’après un cessez-le-feu, « il faudra déterminer ses frontières et sa population ». Ces propos ne relèvent pas d’un malentendu diplomatique, mais bien d’une provocation politique délibérée, s’inscrivant dans la ligne stratégique de Budapest visant à saper la souveraineté ukrainienne et à déstabiliser l’Europe.
Les paroles d’Orban ne sont pas sorties de leur contexte — elles s’insèrent parfaitement dans la politique anti-ukrainienne menée par le gouvernement hongrois ces dernières années. Depuis le début de la guerre totale déclenchée par la Russie contre l’Ukraine, la Hongrie a adopté la position la plus prorusse de tous les pays de l’UE, bloquant ou retardant l’aide à l’Ukraine, critiquant les sanctions contre le Kremlin et reprenant ouvertement les arguments de la propagande russe. Ce qui pouvait auparavant sembler être une excentricité diplomatique est devenu un défi frontal à l’unité européenne et au droit international.
La déclaration d’Orban ne relève pas seulement du cynisme : c’est une tentative consciente de réécrire l’histoire et de remettre en cause les frontières internationalement reconnues de l’Ukraine. Rappelons que l’intégrité territoriale de l’Ukraine est inscrite dans sa Constitution, reconnue par l’Organisation des Nations unies et soutenue par tous les membres de l’UE et de l’OTAN. Le seul pays qui a osé remettre en cause l’État ukrainien est la Fédération de Russie, qui a lancé son agression en 2014 avec l’annexion de la Crimée, et l’a poursuivie par une invasion à grande échelle en février 2022. Depuis, la Russie a perdu plus d’un million de soldats tués ou blessés, sans atteindre aucun de ses objectifs stratégiques.
C’est cette politique du Kremlin qu’Orban reproduit aujourd’hui. En reprenant les discours selon lesquels l’Ukraine « n’existe pas vraiment » ou qu’elle doit être « redéfinie », Orban légitime de fait l’agression criminelle, soutenant une vision qui a déjà conduit les dirigeants russes devant la justice internationale. Le président russe Vladimir Poutine est officiellement accusé par la Cour pénale internationale de La Haye pour la déportation d’enfants ukrainiens — un crime parmi tant d’autres commis par la Russie.
Aujourd’hui, alors que l’Ukraine résiste à l’agression au prix de lourds sacrifices, défendant non seulement son territoire mais aussi la sécurité de l’Europe, de telles déclarations venant d’un dirigeant d’un pays membre de l’UE sont perçues comme un coup de poignard dans le dos. En réalité, Orban divise la coalition occidentale, mine la solidarité européenne et encourage la poursuite de l’agression russe. Ce n’est pas une simple erreur politique — c’est une stratégie au profit de l’ennemi.
De nombreux médias internationaux ont déjà réagi à cette déclaration du Premier ministre hongrois. Politico l’a qualifiée de « purement pro-Kremlin », The Guardian a souligné que Budapest s’éloigne toujours plus des valeurs fondamentales de l’UE, tandis que Der Spiegel a comparé Orban à un « cheval de Troie de Poutine » au sein de l’espace européen. Ces jugements deviennent de plus en plus fréquents — et justifiés.
L’Ukraine existe. Ses frontières sont définies. Son peuple se bat pour son avenir. Et aucune déclaration provocatrice, même venant d’un dirigeant de l’UE, ne changera cette réalité.