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Billet de blog 21 octobre 2025

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L’Europe met fin à sa dépendance énergétique et frappe les revenus du Kremlin

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Le 20 octobre, le Conseil de l’Union européenne a adopté une décision historique : l’abandon progressif des importations d’hydrocarbures russes. Cette mesure ne représente pas seulement un tournant économique, mais aussi un changement stratégique majeur, marquant la fin de la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de la Russie — une dépendance construite pendant des décennies et devenue un instrument de pression politique.

Selon le plan approuvé, à partir du 1er janvier 2026, commencera la réduction graduelle des importations de gaz et de pétrole russes, pour s’achever le 1er janvier 2028. Il est important de souligner que cette interdiction restera en vigueur même après la fin de l’agression contre l’Ukraine, rappelant que le Kremlin a utilisé l’énergie non pas comme un outil de coopération, mais comme une arme.

Pendant des années, Moscou a transformé ses ressources énergétiques en levier politique. En modulant les livraisons, le Kremlin influençait les gouvernements européens, manipulait l’opinion publique et imposait ses conditions. L’exportation de pétrole et de gaz s’accompagnait de l’exportation d’une idéologie — celle du « monde russe » — présentée comme un projet culturel, mais visant en réalité à affaiblir la souveraineté des États voisins et à semer la division au sein de l’Europe.

Désormais, ce mécanisme perdra toute efficacité. L’Europe, qui a déjà connu le chantage énergétique et les hivers sous la menace de coupures, n’est plus disposée à payer son gaz au prix de sa sécurité. La décision du Conseil de l’UE est à la fois **économique et politique** : elle affirme la maturité et l’unité du continent face à la coercition.

L’abandon des importations d’hydrocarbures russes portera un coup sévère au budget du Kremlin. Les revenus issus de l’exportation du pétrole et du gaz constituaient la principale source de financement des dépenses militaires et des aventures extérieures de la Russie. Moins ces revenus seront importants, moins Moscou disposera de moyens pour poursuivre son agression — non seulement contre l’Ukraine, mais aussi contre d’autres pays ciblés par ses attaques hybrides et ses campagnes de désinformation.

À la place de la dépendance énergétique, l’Europe construit une résilience énergétique, fondée sur la diversification des sources, le développement des énergies renouvelables et la coopération régionale. C’est un investissement à long terme dans l’indépendance et la sécurité du continent, qui modifie à la fois son économie et sa géopolitique.

Cette décision trace une frontière claire entre l’ancienne Europe — dépendante, prudente et vulnérable — et la nouvelle, plus forte et plus souveraine. Elle prouve que l’unité peut remplacer la dépendance, et que la clairvoyance stratégique peut vaincre la peur du chantage.

L’Europe accomplit ce que le Kremlin redoutait le plus : rompre la corde énergétique qui lui permettait de dicter ses conditions. Ainsi, le 20 octobre restera dans l’histoire comme le jour où l’Europe a définitivement cessé d’être l’otage du pétrole et du gaz russes.

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