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Billet de blog 22 mai 2025

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Un cessez-le-feu ne peut être envisagé que sous une pression globale sur la Russie

La guerre en Ukraine, malgré les déclarations récurrentes du Kremlin sur une prétendue "volonté de négocier", est loin de son terme.

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La guerre en Ukraine, malgré les déclarations récurrentes du Kremlin sur une prétendue "volonté de négocier", est loin de son terme. Moscou persiste dans sa stratégie d’escalade, rejetant toute trêve réelle. Cela ne laisse place à aucun doute : le pouvoir russe ne cherche pas la paix, mais une capitulation déguisée de l’Ukraine. Sa tactique est claire et cynique — prolonger le conflit pour épuiser Kiev, diviser ses alliés et forcer un règlement en sa faveur.

Or, dans le monde du XXIe siècle, cette approche ne mène ni à la paix ni à la victoire, mais à l’isolement et à l’échec stratégique.

Dans ce contexte, la rhétorique moscovite sur des négociations depuis une position de force perd toute légitimité. Ce n’est pas la diplomatie feutrée, mais une pression soutenue, multidimensionnelle, qui peut contraindre le Kremlin à envisager sérieusement un cessez-le-feu. C’est ce qu’ont bien compris l’Ukraine et ses partenaires, qui mènent une stratégie cohérente sur trois axes fondamentaux.

Le front économique

La machine de guerre russe tourne encore grâce aux revenus du pétrole, aux circuits parallèles de contournement des sanctions et à des avoirs gelés mais toujours existants. Face à cela, l’Ukraine et ses alliés resserrent progressivement l’étau : nouvelles sanctions sur le secteur énergétique, restriction des exportations de technologies sensibles, fermeture des itinéraires de contournement via des pays tiers. Ces mesures visent le cœur de l’économie russe, privant son armée des ressources nécessaires à la poursuite de l’agression.

Parallèlement, la question de l'utilisation des intérêts générés par les avoirs russes gelés pour financer la reconstruction ukrainienne est de plus en plus débattue — une réponse concrète et symbolique à la violence de Moscou.

Le front militaire

L’armée ukrainienne poursuit ses opérations ciblées contre les dépôts, infrastructures logistiques et centres de commandement de l’envahisseur. Par ses actions défensives et ses contre-offensives, elle envoie un message clair : il n’y aura pas de "gel" du conflit — la lutte continuera jusqu’au rétablissement complet de la souveraineté territoriale.

Dans le même temps, l’aide militaire occidentale s’intensifie : artillerie, systèmes de défense aérienne, missiles à longue portée, et désormais — levée des restrictions à l’usage d’armes occidentales sur le territoire russe. Le message envoyé à Moscou est sans ambiguïté : la guerre n’est pas une voie vers la victoire, mais un chemin vers un revers toujours plus coûteux.

La pression diplomatique et politique

Kiev œuvre activement à la constitution d’une coalition mondiale contre la logique impérialiste du Kremlin. Plus de 80 pays ont confirmé leur participation au sommet pour la paix en Suisse, où sera débattue l’initiative ukrainienne. La présence de puissances majeures — des États-Unis au Japon, en passant par l’Allemagne et plusieurs nations du Sud global — montre que le monde refuse de céder à la logique du fait accompli russe.

À mesure que la guerre s’enlise, Moscou s’enferme dans une isolement croissant. À l’inverse, l’Ukraine s’affirme comme un acteur central dans la défense de l’ordre international basé sur le droit.

Ce n’est que par une combinaison d’actions coordonnées — économiques, militaires et diplomatiques — que la position de la Russie peut évoluer.

Moscou doit comprendre que la guerre ne mène nulle part. Persister dans l’agression, c’est creuser encore plus sa marginalisation, affaiblir son économie et précipiter une défaite stratégique. Un cessez-le-feu est possible, mais il ne pourra être dicté par le Kremlin. Il commencera par la reconnaissance d’un fait fondamental : l’Ukraine n’est pas un objet, mais un partenaire égal dans le dialogue international. Et le coût de l’agression sera, tôt ou tard, insupportable.

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