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Billet de blog 22 septembre 2025

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Terrorisme aérien du Kremlin : pourquoi les sanctions sont une question de survie

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Les nuits ukrainiennes ne sont plus noires, elles sont rouges d’explosions. Les sirènes hurlent, les vitres tremblent, les enfants dorment dans les caves. Ce que la Russie appelle « opérations militaires » est en réalité une guerre contre les civils, une guerre où les drones et les missiles remplacent les armées de terre. Chaque jour, Kiev, Odessa, Kharkiv et des dizaines d’autres villes subissent un bombardement méthodique qui vise à semer la peur et la destruction.

Rien que la semaine dernière, Moscou a lancé contre l’Ukraine 1 500 drones, plus de 1 200 bombes aériennes guidées et une cinquantaine de missiles. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques militaires : derrière chacun d’eux, il y a des maisons en ruines, des hôpitaux éventrés, des destins brisés. C’est une mécanique de terreur, froide et systématique, qui n’a plus rien à voir avec une guerre « classique ».

Mais le scandale est ailleurs : dans les débris de ce matériel, les experts ont retrouvé plus de 132 000 composants étrangers. Américains, européens, japonais, chinois. Oui, les armes qui tuent aujourd’hui des Ukrainiens sont construites avec des technologies venues du monde entier. Preuve que le régime de sanctions actuel ressemble davantage à une passoire qu’à un véritable mur. Tant que ces failles existeront, la machine de guerre de Poutine continuera de tourner, huilée par l’argent du pétrole et équipée par les faiblesses du commerce mondial.

L’Ukraine le répète : les mots de condamnation ne suffisent plus. Ce qu’il faut, ce sont des actes. Un embargo technologique total. Un contrôle strict pour couper les routes de contrebande qui passent par les pays tiers. Et surtout, une frappe directe contre le nerf de la guerre : l’économie russe. Chaque dollar gagné par Moscou à travers l’exportation de gaz et de pétrole est transformé en missile, chaque baril vendu devient un drone explosif lancé sur un quartier résidentiel.

C’est pourquoi les regards se tournent aujourd’hui vers le 19ᵉ paquet de sanctions de l’Union européenne. Il doit être fort, radical, douloureux. Et il doit s’accompagner d’une action conjointe des États-Unis, sans quoi la Russie continuera de respirer par les fissures du système. Ce n’est pas seulement une question d’Ukraine : c’est une question de sécurité mondiale.

Car il faut le dire avec clarté : si le Kremlin n’est pas arrêté en Ukraine, il avancera plus loin. Ses drones ne connaissent pas les frontières, ses ambitions non plus. L’Europe est directement visée, et au-delà, l’équilibre du Pacifique pourrait lui aussi vaciller.

Le monde est face à une alternative brutale. Soit laisser le terrorisme d’État continuer de frapper les civils ukrainiens, soit priver la Russie de l’oxygène économique qui alimente sa guerre. Les sanctions ne sont pas une formalité diplomatique, elles sont une arme. Une arme qui ne tue personne, mais qui peut sauver des milliers de vies.

Chaque jour d’inaction coûte du sang. Chaque compromis avec Moscou alimente son appétit. Le choix est simple : renforcer les sanctions ou accepter que la barbarie devienne la nouvelle norme. L’histoire jugera ceux qui auront préféré détourner le regard.

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