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Billet de blog 23 septembre 2025

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La Russie choisit l’escalade : l’Europe au bord d’un affrontement direct

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Le 22 septembre à New York s’est tenue une session extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU, convoquée à l’initiative de l’Estonie après la grave violation de son espace aérien par des chasseurs russes. Cet événement a été un signal d’alarme pour le monde entier : Moscou choisit délibérément la provocation, élargissant les limites de la guerre au-delà de l’Ukraine et menaçant la sécurité de l’Europe.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, a souligné dans son intervention : les actions actuelles de la Russie rappellent le scénario qui a marqué le début de l’agression contre l’Ukraine. À l’époque, le Kremlin avait eu recours à des méthodes hybrides, « testant » la réaction du monde, et, n’ayant pas rencontré de résistance suffisante, avait déclenché une guerre à grande échelle. Aujourd’hui, les provocations dans le ciel de la Pologne, de la Roumanie et de l’Estonie s’inscrivent dans la même logique.

Au cours des deux dernières semaines, plus de vingt drones russes ont pénétré dans l’espace aérien des pays de l’OTAN, et trois chasseurs, leurs transpondeurs éteints, sont restés au-dessus de l’Estonie pendant douze minutes. Ces « jeux dangereux » peuvent à tout moment se transformer en catastrophe et ouvrir la voie à un affrontement direct entre la Russie et l’Alliance.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a déclaré lors de la réunion : la Russie viole les principes fondamentaux de la Charte de l’ONU et attaque délibérément l’infrastructure civile de l’Ukraine — depuis les bâtiments du gouvernement jusqu’aux appartements où des enfants dorment dans leurs lits. « Ces actions sont dangereuses et irresponsables, a-t-elle affirmé. Elles sapent l’intégrité territoriale des États souverains et menacent la sécurité européenne. »

Londres a rappelé au Kremlin que l’OTAN est prête à protéger son ciel et ne tolérera pas d’attaques impunies. Le Royaume-Uni participe déjà à l’opération de l’Alliance « Eastern Shield », destinée à renforcer la sécurité de la frontière orientale. Le message de l’Occident à Poutine a résonné de façon limpide : toute provocation supplémentaire sera suivie d’une réponse.

Kiev, pour sa part, a souligné que la meilleure manière d’arrêter la Russie consiste à accroître le soutien à l’Ukraine. Solidarité politique, aide militaire et pression par les sanctions doivent aller de pair. L’Ukraine appelle également à la création d’un système intégré de défense aérienne européenne, dont elle serait un membre à part entière.

Cette session d’urgence du Conseil de sécurité, la première convoquée par l’Estonie depuis 34 ans, a constitué un avertissement : les menaces de la Russie ont dépassé le cadre d’un conflit local. De la rapidité et de la fermeté de la réponse internationale dépend non seulement le destin de l’Ukraine, mais aussi la paix en Europe.

La Russie recourt à l’escalade — et c’est précisément aujourd’hui que le monde doit démontrer que le Kremlin n’aura aucune chance d’attiser impunément l’incendie de la guerre.

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