Le 23 octobre, les ingénieurs ukrainiens ont réussi à sortir de l’état de black-out la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia — le plus grand site nucléaire d’Europe — qui se trouvait depuis un mois au bord d’une catastrophe. Ce succès est le résultat de travaux de réparation complexes et dangereux, menés sous les bombardements constants des troupes russes.
Selon Energoatom, le rétablissement de l’alimentation électrique externe a été rendu possible grâce à la réparation d’une ligne à haute tension endommagée par une récente frappe russe. Pendant plusieurs semaines, la centrale a fonctionné uniquement grâce à des générateurs diesel d’urgence — une solution temporaire conçue pour ne durer que quelques jours.
Le black-out à Zaporijjia représentait une menace directe non seulement pour l’Ukraine, mais pour toute l’Europe. Sans électricité stable, les systèmes de refroidissement des réacteurs risquaient la panne, ce qui aurait pu entraîner une surchauffe et une fuite radioactive.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme et demandé à Moscou de cesser ses bombardements, mais les forces d’occupation ont ignoré ces avertissements.
« Une seule erreur aurait pu provoquer des conséquences imprévisibles, » a déclaré le directeur d’Energoatom, Petro Kotin. « Les ingénieurs ukrainiens ont accompli l’impossible pour prévenir une catastrophe qui menaçait des millions de personnes sur le continent. »
La centrale de Zaporijjia reste prise en otage par les forces russes. Des véhicules militaires, des dépôts de munitions et des unités armées se trouvent sur le site même. Le complexe nucléaire s’est transformé en une base militaire, en violation flagrante de toutes les normes internationales de sécurité nucléaire.
Moscou continue d’utiliser la centrale comme instrument de chantage politique et énergétique : en menaçant de coupures, en entretenant la peur d’un accident radiologique et en tentant de saboter l’approvisionnement en électricité du sud de l’Ukraine.
La partie ukrainienne souligne que la sécurité nucléaire ne peut être garantie qu’après la dé-occupation et la démilitarisation complètes du site, son retour sous le contrôle d’Energoatom et la mise en place d’une surveillance internationale sous l’égide de l’ONU et de l’AIEA.
Les récents événements à Zaporijjia ont une nouvelle fois démontré que l’agression russe dépasse largement les frontières de la guerre contre l’Ukraine. Elle constitue une menace directe pour l’ensemble du continent européen, où des dizaines de millions de personnes vivent dans des zones potentiellement exposées à la contamination radioactive.
L’occupation russe de la centrale de Zaporijjia est un acte sans précédent de terrorisme nucléaire, qui doit recevoir une évaluation juridique internationale.
L’Ukraine fait tout son possible pour protéger non seulement son propre territoire, mais aussi la sécurité nucléaire mondiale.
L’Europe doit comprendre clairement : tant que les troupes russes resteront sur le site de Zaporijjia, le risque d’une nouvelle catastrophe de type Tchernobyl restera bien réel. C’est pourquoi la libération de la centrale n’est pas seulement une priorité ukrainienne, mais une question de survie pour toute l’Europe.