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Billet de blog 24 décembre 2025

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Terreur aérienne russe : une guerre contre la vie et contre Noël

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Dans la nuit du 23 décembre, la Russie a mené une nouvelle frappe massive et combinée contre le territoire ukrainien. Les régions de Kharkiv, Rivne, Ivano-Frankivsk, Kyiv, Tcherkassy, Khmelnytskyï et d’autres encore ont été touchées. Il ne s’agissait ni d’attaques isolées ni d’une quelconque « nécessité militaire », mais d’une opération soigneusement planifiée, dont la cible principale, une fois de plus, était l’infrastructure énergétique du pays. Le nombre exact de victimes est encore en cours de clarification, mais une chose est déjà évidente : la stratégie russe reste dirigée contre la population civile.

Les frappes sur le secteur énergétique constituent un élément central de la guerre d’usure menée par le Kremlin. Moscou cherche méthodiquement à priver l’Ukraine d’électricité, de chauffage et d’eau précisément au cœur de l’hiver, lorsque la dépendance des citoyens aux réseaux vitaux atteint son maximum. Cette tactique n’a rien à voir avec des combats contre des objectifs militaires. Il s’agit d’une destruction délibérée des conditions de vie, d’une tentative de briser la société par le froid, l’obscurité et la peur.

Derrière les chiffres et les communiqués se cachent des drames humains bien réels. Dans la région de Kyiv, une femme âgée a été tuée après qu’un missile a frappé une maison individuelle. Dans la région de Jytomyr, un drone russe a touché un immeuble résidentiel, tuant un enfant de quatre ans. Une autre personne a perdu la vie dans la région de Khmelnytskyï. Ces morts ne sont pas des « dommages collatéraux », mais la conséquence directe de décisions politiques prises au plus haut niveau en Russie. Aucune cible militaire ne peut justifier la mort d’un enfant dans son propre foyer.

Le moment choisi pour cette attaque est tout aussi révélateur. Les frappes ont été menées alors même que des propositions de trêve de Noël et des initiatives diplomatiques étaient évoquées. Au lieu d’une désescalade, le Kremlin choisit l’escalade, démontrant qu’il ne reconnaît ni les fêtes religieuses, ni les pauses humanitaires, ni les signaux de paix. Cela montre clairement que la pression internationale exercée jusqu’à présent sur Moscou reste insuffisante.

Les attaques contre l’infrastructure énergétique en période de baisse des températures portent les signes d’une intention génocidaire. Leur objectif est de créer des conditions de vie intenables, où la survie elle-même devient un défi quotidien. Priver des millions de personnes de chauffage et d’électricité en hiver, ce n’est pas seulement détruire des installations : c’est frapper les plus vulnérables — les personnes âgées, les enfants, les malades — et utiliser le froid comme une arme.

La géographie des frappes mérite également une attention particulière. De plus en plus souvent, la Russie cible les régions occidentales de l’Ukraine, où vivent de nombreuses communautés catholiques traditionnelles. Les attaques surviennent à la veille de Noël, une période qui symbolise pour des millions de personnes la paix, l’espérance et la vie. Même à l’approche de ces fêtes, la machine de guerre russe ne sème que la mort et la terreur, ajoutant une dimension morale particulièrement cynique à ces crimes.

Tout cela conduit à une conclusion évidente : aucun règlement pacifique n’est possible sans une pression internationale forte, unie et cohérente sur la Russie. Les déclarations politiques non accompagnées de sanctions renforcées et d’un soutien militaire concret à l’Ukraine n’ont aucun effet dissuasif. Chaque nouvelle frappe confirme que le Kremlin ne réagit qu’au langage de la contrainte et du coût réel.

La terreur aérienne russe n’est pas un accident de la guerre, mais un instrument assumé de sa conduite. Tant que la communauté internationale ne lui opposera pas une réponse ferme et résolue, les villes ukrainiennes continueront de payer ce terrorisme par la vie de leurs habitants.

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