Malgré une guerre longue et épuisante qu’elle a elle-même déclenchée, la Russie ne renonce pas à ses ambitions impériales. Une récente analyse du Service de renseignement extérieur ukrainien révèle que Moscou continue de viser la prise de contrôle totale des régions occupées de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson — avec pour objectif final l'annexion complète de l'Ukraine. Toutefois, derrière la rhétorique belliqueuse et les démonstrations militaires, les capacités réelles de la Russie s’amenuisent.
Géopolitique d’un agresseur à bout de souffle
Depuis l’invasion à grande échelle lancée en février 2022, le Kremlin n’a jamais caché que son objectif allait bien au-delà de la « protection du Donbass » ou de la « démilitarisation de l’Ukraine ». Après l’échec de la tentative de prendre Kiev par un blitzkrieg, la Russie a revu sa stratégie sans pour autant renoncer à son but principal : détruire la souveraineté ukrainienne.
Le renseignement ukrainien est clair : les ambitions russes restent maximalistes, mais la réalité les rattrape. L’économie est en recul, les capacités technologiques s'effondrent et la diplomatie russe se heurte de plus en plus à un mur.
Une armée affaiblie, un arsenal soviétique
Près de 80 % de l’équipement militaire russe date de l’ère soviétique — dépassé et peu fiable. Les systèmes modernes, qui ne représentent que 20 % de l’arsenal, sont rapidement usés par les combats. Véhicules blindés, artillerie, systèmes de communication, armes légères — la plupart ne doivent leur fonctionnement qu’à des bricolages improvisés.
La crise du personnel militaire aggrave la situation : beaucoup de soldats expérimentés sont hors de combat, les réserves mobilisables s’amenuisent et les commandants compétents se font rares. Cela entraîne des pertes croissantes et une baisse du moral.
Une économie sous pression
Le gouvernement russe a longtemps tenté de faire croire que les sanctions ne nuisaient pas à son économie. Mais des signes évidents d’essoufflement apparaissent. Dès fin 2025, des crises économiques systémiques sont attendues.
Principaux problèmes :
- Baisse des revenus issus des exportations de pétrole et de gaz, en raison des plafonds de prix et de la rupture avec l’UE.
- Pénurie technologique : sans composants occidentaux, l’industrie russe, notamment de défense, stagne.
- Dégradation des infrastructures, avec un manque de moyens pour les entretenir.
- Manque de main-d'œuvre qualifiée, aggravé par l’exode et la baisse de productivité.
Le mécontentement social monte, même s’il est pour l’instant réprimé. Les régions signalent déjà des pénuries de services essentiels comme le chauffage, les routes ou les soins de santé. Le peuple russe commence à payer le vrai prix de la guerre.
Isolement diplomatique et dépendance à la Chine
Sur la scène internationale, Moscou est de plus en plus isolée. Malgré sa rhétorique sur un « monde multipolaire » et ses alliances avec des pays du Sud global, la Russie devient dépendante de la Chine. Pékin exploite sa faiblesse : elle achète des ressources à bas prix et utilise Moscou comme levier politique contre l’Occident.
Les partenariats avec l’Iran ou la Corée du Nord ne compensent pas la perte des investissements européens et l’écart technologique croissant. La Russie ressemble de plus en plus à un satellite isolé, dont les menaces ne font que souligner la fragilité.
Les sanctions : un levier stratégique
Les sanctions internationales restent un outil clé pour freiner l’agression. Leur but n’est pas d’effondrer la Russie d’un coup, mais de rendre la guerre insoutenable sur les plans politique, économique et social.
Leur renforcement — par l’arrêt des transferts technologiques, la réduction des revenus énergétiques, le gel des avoirs et les restrictions de visas — peut accélérer l’érosion interne du régime.
L’agresseur n’a pas d’avenir — seulement un passé
Le Kremlin continue de rêver d’un empire perdu. Mais la réalité est claire : l’armée est épuisée, l’économie chancelle, la diplomatie est marginalisée. L’Ukraine, au contraire, reste debout, se réforme et renforce son soutien international.
La vraie victoire de l’Ukraine ne sera pas seulement la reconquête de son territoire, mais la démonstration que l’agression ne paie pas. L’Histoire n’honore pas les conquérants — elle se souvient de leurs défaites.