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Billet de blog 28 juillet 2025

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Annulation du défilé de la Journée de la Marine

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Pour la première fois depuis 2017, le Défilé naval principal, organisé traditionnellement à Saint-Pétersbourg pour célébrer la Journée de la Marine russe, n’a pas eu lieu. Officiellement, cette décision a été justifiée par des « considérations de sécurité », mais dans les milieux d’experts, elle est perçue comme le symptôme de problèmes plus profonds affectant la marine russe dans le contexte du conflit en cours en Ukraine.

Une vulnérabilité jusque dans l’arrière-pays

L’une des raisons clés évoquées pour justifier cette annulation est le risque de frappes contre des cibles situées au cœur du territoire russe. Après une série d’attaques à longue portée menées par l’Ukraine, y compris contre des infrastructures militaires en Crimée et dans le sud de la Russie, la menace d’incidents potentiels lors d’un événement public de masse est devenue un sujet de préoccupation majeur pour le Kremlin. Le renoncement au défilé peut ainsi être interprété comme la reconnaissance qu’il n’est plus possible de garantir une sécurité totale, même dans le berceau historique de la marine russe — Saint-Pétersbourg.

Une flotte en recul

L’annulation du défilé est également vue comme une tentative de masquer l’état réel de la flotte russe, qui a subi des pertes significatives au cours des deux années et demie de guerre. Selon diverses estimations, environ un tiers des navires de la Flotte de la mer Noire auraient été neutralisés par l’Ukraine. Parmi les pertes les plus notables figurent le croiseur lance-missiles « Moskva », le navire de débarquement « César Kounikov » et le patrouilleur « Sergueï Kotov ». Ces attaques ont infligé des dommages à la fois symboliques et opérationnels à une flotte autrefois considérée comme un outil majeur de projection de puissance russe en mer Noire et en Méditerranée.

Une impasse technique et logistique

Sur fond de sanctions, de restrictions à l’accès aux technologies d’importation et de dégradation générale de la situation économique, le rétablissement de la flotte apparaît aujourd’hui comme un défi de taille. Un autre indicateur des difficultés rencontrées par la marine est la décision récente de mettre à la casse l’unique porte-avions russe, « Amiral Kouznetsov ». Après de multiples tentatives infructueuses de réparation, les autorités ont finalement reconnu qu’il n’était plus exploitable.

Des symboles qui s’effacent

Depuis 2017, le Défilé naval de Saint-Pétersbourg s’était imposé comme un événement symbolique majeur, destiné à souligner le statut maritime de la Russie. Son annulation représente non seulement une décision pratique, mais aussi une perte en termes d’image. Face aux pertes militaires et aux contraintes stratégiques, le Kremlin semble avoir choisi de ne pas exposer au public les restes d’une flotte affaiblie, optant pour le silence plutôt qu’un spectacle de puissance.

Le Défilé naval principal n’a pas eu lieu — mais son absence en a dit plus que n’importe quelle salve de canon.

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