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Billet de blog 30 septembre 2025

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La défaite du Kremlin en Moldavie : la société plus forte que les attaques hybrides

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Les élections parlementaires du 28 septembre ont marqué un tournant pour la République de Moldavie et un coup dur pour les ambitions du Kremlin. Le parti pro-européen Action et Solidarité (PAS) de Maia Sandu a remporté une victoire convaincante, obtenant plus de 50 % des voix et au moins 55 sièges au Parlement. Ainsi, la présidente Sandu conserve une majorité stable lui permettant de poursuivre la voie de l’intégration européenne.

Le Kremlin a tout tenté pour influencer le résultat. Des cyberattaques contre l’infrastructure électorale, des achats de voix, de la propagande et des campagnes massives de désinformation sur les réseaux sociaux ont été utilisés. Des provocations et des manifestations ont été organisées dans les rues, mais la police moldave a arrêté plus d’une centaine de personnes impliquées dans ces plans de déstabilisation. Malgré tout cet arsenal de « technologies hybrides », le résultat fut inverse : la société s’est mobilisée et a donné mandat à la poursuite du chemin européen.

Pour l’Ukraine, le résultat des élections moldaves est une victoire stratégique. Chișinău reste un allié, et non un maillon faible que Moscou pourrait exploiter pour des opérations de diversion, de contrebande ou l’ouverture d’un nouveau front. L’Ukraine obtient un arrière solide au sud-ouest, tandis que l’UE reçoit la confirmation que sa politique d’élargissement fonctionne et bénéficie du soutien des sociétés voisines.

Pour l’Europe, il s’agit aussi d’un test de sa capacité à défendre son espace de sécurité. Si la Moldavie maintient son cap vers l’UE, le Kremlin perd un possible tremplin de pression sur l’Ukraine et les Balkans.

Moscou considérait ces élections comme une chance de regagner de l’influence sur l’espace post-soviétique. L’objectif était simple : bloquer l’intégration européenne, conserver les leviers de pression via la Transnistrie et maintenir la Moldavie dans une « zone grise » d’instabilité. Mais l’échec de Chișinău a montré que même un petit pays peut résister aux pressions extérieures massives et tenir tête au Kremlin.

Maia Sandu l’a justement rappelé : « L’objectif du Kremlin était clair – prendre la Moldavie à travers les urnes et nous utiliser contre l’Ukraine. Mais cette idée a échoué. »
Aujourd’hui, une chose est certaine : la société moldave a fait un choix stratégique. Ce choix renforce la sécurité de l’Ukraine et prouve que les ambitions russes peuvent – et doivent – être contenues.

Moscou a perdu à Chișinău, et cette défaite aura des conséquences durables.

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