L’homme pressé et sa rencontre avec le réel
Si aujourd’hui l’AVC touche de nombreuses personnes, le film d’Hervé Mimran “:L’homme pressé leur viendra comme une bague au doigt.
L’histoire est celle d’un patron qui vit -comme on dit à cent à l’heure- adaptée du récit de Christian Streiff , patron de PSA- qui répond et répète “ je me reposerai quand je serai mort”.
Terrassé par un AVC dans son bureau, il se réveille à l’hôpital avec des troubles du langage .
Obligé d’entamer une réadaptation avec l’aide d’une orthophoniste, interprétée par Leila Bekhti , drôle et touchante à la fois.
Mais pour arriver à transmettre le passage de la jouissance effrénée du patron à sa rencontre avec le réel de la mort et ensuite à la longue reconquête de la vie et du désir, il fallait un acteur qui avait ce ressenti, qui avait vécu ce que la psychanalyse enseigne.
Fabrice Luchini , choix d’acteur audacieux tant il paraît toujours saisi par une logorrhée entame l’exercice de la reconquête de la parole, et interprète le rôle à merveille, on pourrait dire qu’il l’incarne même, tant ses expressions sont précises.
Ainsi quand il déguste un café à la terrasse d’un bistrot on ne peut s’empêcher de penser à une scène dans les Ailes du désir, de Wim Wenders .
‘L’entrée dans le temps ‘, titre d’un recueil d’articles d’Eugenie Lemoine Luccioni, “ C’est le résultat de toute analyse de faire tomber tout un pan de vie et l’arrangement qui l’accompagne,” préfaçait François Ansermet.
Et Gennie d’ajouter“ le plus grand danger dans notre champ est de se prendre pour quelqu’un et de s’en satisfaire”.
L’homme pressé, film d’Hervé Mimran
L’entrée dans le temps, Eugenie Lemoine-Luccioni,éditions Payot,