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"Je les peins minces avec de longs cous et de gros bijoux", disait Van Dongen, il
ajoutait que c'était ce qu'elles voulaient, les femmes. Mais à amincir les corps et à
surdimensionner les bijoux, Van Dongen avait saisi de la femme plus que cela, sa
mascarade.
Ses portraits de femme, aux yeux agrandis, trop fardés, ourlés de noir, des touches
vertes figurant les ombres, une peau rougie par le métier, plus vieux du monde,
inspireront un critique malveillant:
" Van Dongen avait emprunté la boite de maquillage des prostituées pour en faire sa
palette."
Remarque pertinente, et les femmes de la bonne société, de ce qu'il a nommé sa
"période cocktail" l'auront bien compris qui toutes voulaient leur portrait par Van
Dongen, d'Anna de Noailles jusqu'à Brigitte Bardot, à la fin de sa vie.
Au début de sa carrière il avait refuse la peinture privilégiant le dessin pour le peuple.
Celui qui se faisait appeler Kees-prononcez Kiss- était arrivé de Hollande, dans une
tradition classique, admirateur de Vermeer , cours l'académie d'art Rotterdam, son père
guide ses premiers pas, son très beau portrait, peint à 20 ans, figure à l'exposition.
Il gardera le style de ce père, à l' allure de fort des halles-. Ce n'est qu'à la fin de sa vie
à Monaco, avec sa troisième femme, Marie-Claire, qui avait été son modèle, épousé à
60 ans, qu'il revêtira le complet veston.
Des éditeurs confondirent d'ailleurs son portrait avec celui de Freud.
Provocateur, il l'a toujours été , d'un coup de pinceau, d'un seul, il déstabilise la statue
d'Anatole France, il orne son front d'une tache de blanc, "fromage blanc", tache sur la
France. Mais alors, comment était-il passé du libertaire, de ses débuts non pas aux
"cocktails", que ses femmes Guus et Jasmy, organisaient si bien, mais à accepter le
Voyage d'automne de 1941, invite par Arno Breker, avec Vlaminck et Derain, périple a
la gloire des nazis.
Comment cet homme qui avait partagé son atelier avec Picasso et dont celui-ci disait,
avec admiration, qu'il était le Kropotkine du Bateau-lavoir , Kropotkine, l' aristocrate
russe devenu anarchiste qui rejoignit Kerenski en 1917.
Comment n'a-t-il pas vu?
Lui qui a vécu à ses débuts , la Bohême , qui a peint "les lutteuses de Tabarin, " ces
femmes aux corps emmaillotés de rose, - ce tableau peu connu-vient faire écho aux
"demoiselles d'Avignon". Lui qui a travaillé pour l'Assiette au beurre.
Lui qui aime à se dire " nègre blanc ".
Est-ce son propre goût de la provocation qui l'a perdu.
Dans son atelier, de Denfert Rochereau, de la rue de Courcelles, qui lui sert tout a la
fois d'appartement et de galerie, il organise des bals masques et reçoit ses hôtes en
Neptune. Ses toiles servent de décor.
Mais l'occupation, les allemands ce n'est plus la fête.
Il va payer son aveuglement. Ses expositions sont boycottées.
Il survivra grâce à des travaux d'illustrateur.
Réfugié à Monaco, il est le peintre du scandale, là ce ne sont pas tant ses opinions
mais ses femmes dévêtues qui le mettent au ban, d' une société bien-pensante.
Il aura fallu 40 ans pour qu'une exposition soit organisée au bas du rocher princier.
L'exposition du musée d'art moderne à Paris, comprend des tableaux de cette
exposition, mais aussi venus de collectionneurs hollandais, elle s'arrête pudiquement au
voyage d'automne.
Elle dure jusqu'au 11juillet.