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Billet de blog 22 février 2012

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je me souviens du yacht du Roi Farouk

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A paraître en mai chez Michel de Maule

Dans une limousine, Farouk en grande tenue d’amiral, habit blanc d’apparat, est assis à côté de son chauffeur.

Il est à peine reconnaissable sous ses lunettes noires, le visage s’est épaissi, il n’a plus rien à voir avec l’ovale parfait, qui illustrait les timbres d’Egypte, teintés d’un violet ou d’un vieux rose passé.

De la main, il protège ses yeux, la voiture parcourt la Corniche d’Alexandrie, pour la dernière fois, dans la fraîcheur d'une fin d'après-midi orientale. 

Il vient de quitter son blanc palais d'été de Montazah. 

Les Egyptiens après la révolution envahiront les pelouses, pour vérifier la véracité de la légende. Il se racontait que le Roi dépensier, y avait acclimaté des arbres d'essences rares venus d’Europe et que des biches s’ébattaient dans une forêt de sapins.

 Il rejoint Ras El Tin, la pointe de la figue, son autre palais gris, celui-là, et qui fait pendant à l’autre, plus solennel et d’une construction tarabiscotée.

A quoi pense-t-il ? A cet autre voyage ? Quand à 16 ans, il était revenu, frais émoulu de l’Académie de Woolwich, l’école des officiers anglais, pour succéder à son père.

 Il est loin le temps où l’on parlait avec fierté du collier de la Reine quand les réverbères s’allumaient sur la Corniche. La Reine Farida, avait son âge, le mariage avait été, comme il se doit, un mariage de légende, mais n’avait pas résisté aux pressions d’un entourage critique Que valait une belle jeune femme musulmane certes, mais élevée à l’européenne et avec qui le roi entendait partager non seulement sa vie, mais son pouvoir ? Elle fut donc répudiée, non sans avoir donné naissance à trois filles. Ce n’est qu’un peu plus d’un an avant son départ d’Egypte, qu’il rencontre la jeune Narrimann, c’est elle qui lui donne un fils, Fouad dont la naissance fut saluée par des volées de coups de canon qui firent pleurer Mohammed Ali, le grand-père du Roi. C’est avec ce petit Fouad, bientôt rebaptisé pour la forme Fouad II, que Farouk s’embarque sur son yacht pour quitter l’Egypte.

canon

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