Cette phrase, à elle seule vous indique l'homme. Michel Drucker, gentil, affable, il l'accompagne en général d'un petit signe de la main adressé à la caméra.
Présentateur depuis tant d'années, il ferait à lui seul mentir la réputation de méchanceté qui accompagne les gens du Paf.
Pourquoi tant de gentillesse et de prévenance? L'autre soir, dans "Semaine critique" la nouvelle émission de Franz Oliver Giesbert, la réponse est apparue sans détour.
C'est à sa mère que s'adresse notre gentil présentateur.
Bien sûr, il vient d'écrire "Rappelle-moi", un livre d'éloges et d'émotion sur son frère Jean Drucker, disparu jeune, énarque, et entre autres ancien directeur de M6
Il aura fallu à Michel Drucker tant d'années de banquettes rouges et d'invités prestigieux, comme autant de couronnes tressées à sa mère. Couronnes dont elle a toujours fait fi.
C'est lui qui le dit. Quand il allait la voir, fier de ses invités, sa mère d'un revers de la main écartait tout cela.
Lectrice du Nouvel Observateur , admiratrice de Jean Daniel, elle lui vantait alors les invités de Pivot, à lui le cancre, face à un père médecin et à un frère diplômé.
Ce "Si tu nous regardes", avait un destinataire sa maman à qui il posait cette question.
Malheureusement ce moment d'émotion fut vite balayé dans l'émission de FOG qui avait invité Michel Onfray. Auteur d'un digest de ses contre-vérités sur Freud, et qui grossit toujours plus le trait .
Mais Michel Drucker, très à l'écoute ce soir-là; apprit avec un peu de peine, que ce grand homme qu'il admirait tant, Freud, un homme qui honorait la ville dont venait sa famille à lui Michel Drucker, Vienne , était un bandit, un faux grand homme et tout et tout..et là Michel(Drucker), si tu nous regardes, n'ait pas de peine, ne crois pas tout ce que l'on te raconte.