La courte histoire du NPA me fait penser à la fable du boeuf et de la grenouille .
Le processus de création du NPA par le dépassement de la LCR est certes à saluer pour le courage et la tonicité qu'il a démontré chez les dirigeants et les militants de cette organisation. Mais dans le même temps il a aussi mis en lumière la puissance de l'illusion médiatique, même aux yeux des plus aguerris.
Construire un parti à l'image de son leader, jeune travailleur, décontracté, aimant le foot et le rap et le commandant Marcos, était une idée géniale. Las, ce processus de dépassement semble avoir été tronqué. En privilégiant les adhésions individuelles "par en bas" (à l'exception notables des dissidents de LO...) aux dépends des rapprochements possibles avec des petits regroupements de la gauche radicale et des ses figures émergentes, type Clémentine Autain, la direction du futur NPA a verrouillé une dynamique qui aurait pu contrarier la création du PdG, voire le raliement de J Bové à EE.
Reste que le NPA au sortir de son congrès fondateur était un bel objet, gorgée de dynamisme militant mais sans stratégie claire autre que "les luttes"... et l'espoir du maintient d'un leadership sur la gauche de la gauche.
A défaut de pouvoir (ou vouloir) définir clairement le monde "autre" que l'on veut construire, on sera anticapitaliste. Et pour bien trancher avec les icônes du passés tout en conservant sa radicalité on adoptera un logo particulièrement signifiant ... le mégaphone des bonnes vieilles manifs des 30 dernières années!
Le NPA ainsi profilé en parfait comité de soutien à une candidature de premier tour de présidentielle... est-il un parti capable de porter son combat dans tous les compartiments de la société? Avec des réponses POLITIQUES et pas simplement crypto syndicales.
Ou sont passés les acquis des luttes altermondialistes? Les conseils participatifs de Porto Allegre auraient-ils pu voir le jour sans la présence au sein des institutions municipales en place l'élus militants?
Un NPA donc, fort de près de 10.000 cotisants, toisant le groupusculaire PdG et le crépusculaire PC , confondant enflure et poids, sympathie et adhésion.
Deux campagnes successives, sans réels programme, articulées autour de quelques mots d'ordre. Deux campagnes "réussies sur le terrain", et ratées dans les urnes.
Normal, les syndicats, c'est dans la rue qu'ils s'expriment et aux prudhommes qu'ils se présentent...
Le NPA, en focalisant aux Régionales tout son positionnement sur le refus de participer à des majorités de gestion avec le PS à contribué à se construire une image de a-parti. Une image de groupe de protestation qui s'arrête au pied des marches des institutions de la République.
C'est oublier que ce qui a fait la notoriété d' Olivier Besancenot, est aussi le produit d'un phénomène moderne de construction médiatique fait d'adhésion et d'identification souvent simplificatrices où la subtilité dialectique a peu de place. "Si tu te présente c'est pour être élu. Je vote pour toi si tu as envie d'être élu et d'être utile." Le NPA a brouillé son message, et se faisant, à sans doute aussi contribué à l'abstention des ses propres soutiens.
A suivre...