L'an dernier, Marsactu a été attaqué en justice pour avoir révélé les pratiques d’un chirurgien orthopédiste marseillais.
Michel Assor, mis en cause dans cette série d’articles, exige 500 000 euros “au titre de son préjudice économique et financier” et 100 000 euros “au titre de son préjudice moral” à Marsactu et Mediapart — qui avait repris un des articles — et à leur direction de publication respective.
Cela équivaut à un an de dépenses du journal marseillais. Marsactu serait incapable de faire face financièrement à une telle demande et devrait fermer. L'équipe ne pourrait alors tout simplement plus exercer leur métier. Réclamer une telle somme, en plus du retrait des articles, n’est-ce pas là une manière de les empêcher de publier de nouvelles enquêtes ? S’attaquer à la publication de ses contenus d’intérêt général, c’est s’attaquer à la liberté d’informer.
Il y a quelques semaines, le tribunal a suivi les conclusions de notre conseil, le cabinet Seattle avocats, en annulant la procédure engagée. Michel Assor conteste cette décision et a décidé de faire appel. Or, la situation financière de Marsactu est tendue, comme celle de beaucoup de titres de la presse indépendante, et l'équipe n'a pas de réserve pour y faire face. Pas de tirelire à casser pour payer les avocats.
Partenaire de Mediapart depuis ses débuts, Marsactu révèle, documente, contourne la communication et ouvre les débats. De Marseille à Aix, en passant par l’Étang de Berre, les Bouches-du-Rhône connaissent des transformations majeures, sur fond de percée de l’extrême droite. Alors que le principal quotidien traditionnel est passé entre les mains d'un milliardaire, Marsactu propose un autre modèle pour l'information locale. Créé en 2010, Marsactu a été racheté en 2015 par ses journalistes et compte dix salarié·es. Le journal indépendant est financé principalement par ses 5000 abonné·es, sans publicité ni aides des collectivités locales.
Des citoyen·nes plutôt qu'un milliardaire : aujourd’hui, la rédaction fait appel à la mobilisation de ses lecteur·ices. Pour que seul l’intérêt général guide ses publications. Défendez, à ses côtés, la liberté d’informer : soutenez-les !