Marsactu dérange-t-il, s’interrogeait Le Monde la semaine dernière. Les deux cambriolages que nous venons de subir et la fouille en règle de nos locaux nous donnent en tout cas une certitude : ceux qui veulent nous soutenir et croient en un journal en ligne local et indépendant sont plus nombreux que ceux qui pourraient nous en vouloir. Les nombreux soutiens reçus, qu’ils émanent de lecteurs, de journalistes, de proches ou d’inconnus nous confortent dans notre projet et nous obligent. Oui, Marsactu a une place particulière sur l’échiquier médiatique local. Oui, un journal indépendant et incisif doit exister sur Marseille et sa région pour bousculer les pouvoirs établis et leurs vieilles habitudes. Oui, on peut faire le choix d’être informé.
Depuis six ans et a fortiori depuis la reprise du titre par ses journalistes il y a un an, Marsactu ne ménage personne en respectant les fondamentaux de l’honnêteté journalistique. Nous tenons à notre rôle de vigie démocratique locale que notre gabian emblême vient appuyer. Nos articles sur le faux investisseur congolais de Marion Maréchal-Le Pen, sur le scandale des écoles insalubres, nos reportages auprès des habitants vivant sous l’A7 ou les migrants et tant d’autres soulignent chacun à leur manière notre travail d’enquête et nos révélations. Cette volonté est appuyée par le dispositif sécurisé de transmission d’informations et de documents, mis en place en octobre. Notre ligne de conduite est celle d’Orwell : "Le journalisme c’est imprimer ce que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir imprimer."
Ce parti pris offensif fait notre force. Notre faiblesse est ailleurs. La principale menace sur l’indépendance voire la survie de Marsactu est plus banale, plus insidieuse, moins frappante que nos récentes mésaventures : elle est économique. À lui seul, le vol de notre matériel informatique porte un coup à nos marges financières. Depuis un an désormais, nous nous investissons sans relâche, forts de la conviction de faire oeuvre utile. Mais exister en dehors des grands groupes est un défi. Construire un média possédé, piloté par ses journalistes en est un autre, plus grand encore, surtout quand ceux-ci n’ont pas hérité ou eu l’occasion de faire gonfler leur épargne. Surtout quand ce média s’est doté d’une charte éditoriale exigeante en terme de transparence et de séparation de la rédaction vis-à-vis des actionnaires.
C’est pourquoi Marsactu est une entreprise solidaire de presse, un statut aussi adopté par Charlie hebdo. Il permet et favorise la prise de participation par les lecteurs en offrant des déductions fiscales. Ce dispositif est cohérent avec le sens de Marsactu : des fondateurs majoritaires, des lecteurs-actionnaires garants de l’indépendance du journal auxquels s’ajouteront des investisseurs traditionnels. Cette possibilité est déjà ouverte, elle le sera jusqu’à la fin du mois de juin. Vous trouverez plus d’informations sur cette page.
Encore une fois, c’est grâce à ses lecteurs que Marsactu vivra. C’est sa raison d’être, loin des publicitaires et des affairistes qui voient dans la presse un outil d’influence au service de leurs intérêts. Avec nos petits moyens, nous avons besoin de vous comme ambassadeurs. Abonnez vos amis, abonnez vos ennemis mais surtout parlez-en autour de vous sur les réseaux sociaux, dans votre entreprise, dans vos associations, au café, venez en groupe visiter Marsactu ou invitez-nous pour présenter notre média, engagez-vous en devenant lecteurs-actionnaires ! Ensemble, nous pouvons faire vivre un média indépendant pour Marseille et son territoire et faire mentir ceux qui préfèreraient voir Marsactu muet et son gabian sans ailes.