LE PAYSD’INTERNET
Imaginezque, dans un pays démocratique, tout citoyen-ne soit candidat-e aux électionsnationales. Chaque personne votera logiquement pour elle-même, et uniquementpour elle-même, sachant que si elle votait également pour une autre personne,ses propres chances d’être élu diminueraient. On voit donc que la démocratie nepeut fonctionner que si certains électeurs refusent d’être candidat-e-s, et cepour plusieurs raisons : doutes sur leurs compétences, autres intérêts,etc…Elire c’est donc toujours affirmer le fait que quelqu’un d’autre est plus àmême que soi de conduire un pays, un canton, une commune.
Maintenant,nombre de « beaux esprits » affirment qu’internet et plus précisément les réseaux sociaux offrentune forme de démocratie de l’information et la possibilité à chacun-ed’exprimer son opinion. Cette affirmation est partiellement juste. Elle devientcependant absurde dès l’instant où l’on imagine que chaque terrien-ne exprimeson opinion. Cela ferait en effet plus de 6 milliards d’avis, multipliés par lenombre de sujets (des milliers) sur lesquels il est possible de s’exprimer. Oncomprend qu’il est strictement impossible de prendre connaissance de tant depositions.
Onobjectera ici le fait que si des opinions semblables sont exprimées surInternet, cela va réduire le spectre des opinions possibles. C’est vrai mais lerisque existe alors que seuls les avis les plus fréquement exprimés soientidentifiables, et encore tous les moteurs de recherche ne permettent pasd’effectuer ce comptage des opinions. Supposez maintenant qu’une personne aitraison contre tous. Par exemple comme un allemand anti-nazi pouvait avoirraison contre tous. On voit que la probabilité du fait que son opinionparvienne à la connaissance des autres internautes est très faible.
Commentsurmonter ce problème ? Par la validation des opinions et des faits pardes personnes compétentes, scientifiques, journalistes, etc…pourrait-on penser.Las…Il est d’expérience courante que des journalistes se trompent, que deprétendus scientifiques nous abusent, etc…
Le problèmeposé ici est-il dès lors sans solution ? On peut le penser. Disons alorssimplement qu’il convient d’inviter les laudateurs de la démocratie parinternet et des réseaux sociaux de faire preuve d’un peu de…modestie.
Mais bon.Ce n’est ici qu’une opinion. Enfouie sur le réseau parmi des millionsd’autres…On s’en relèvera !