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Billet de blog 15 sept. 2022

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Pour une agriculture biologique : la politique du « moins mais mieux »

Il nous faut mettre en œuvre une politique agro-écologique de long terme sans stigmatisation ni agribashing totalement contre-productif.  Pour cela, construisons un écosystème facilitant les évolutions des systèmes agricoles et alimentaires.

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Pour une agriculture écologique

Il nous semble primordial de réduire drastiquement l’usage des pesticides et des engrais de synthèse afin de pouvoir s’en passer respectivement dès 2035 et 2050. Cet objectif répond aux enjeux liés à la biodiversité, au climat, à l’économie et à la santé. La question des intrants de synthèse (engrais et pesticides) est cruciale car ils sont un des piliers de nos modèles agricoles à bout de souffle. Par ailleurs, il est impossible de réduire la consommation de pesticides sans réduire la consommation d’engrais azotés de synthèse. En effet, les plantes suralimentées en azote sont davantage attaquées par certains ravageurs et par les champignons pathogènes qui sont avides de cet élément.

Cependant, il est clair que nous ne pourrons nous en passer du jour au lendemain. Mais il est important de fixer un cap clair, réaliste et atteignable à la fois pour les agriculteurs et plus globalement pour la société. Actuellement, moins de 1% des financements publics aux acteurs agricoles et alimentaires ont un impact avéré sur la réduction des pesticides. Il faut donc transformer en profondeur l’ensemble de notre politique agricole, de la ferme aux échanges mondiaux en passant par les différentes filières et l’organisation territoriale afin de (re) –penser nos modes de production et de consommation.

Le plan stratégique nationale (PSN), déclinaison de la PAC en France, doit déployer une batterie d’aides en faveur de l’élevage durable, de l’agriculture biologique, de la production de légumineuses et en particulier de légumes secs à destination de l’alimentation humaine, ainsi que pour le développement des haies et de l’agroforesterie en général. C’est la politique du “Moins et Mieux”.

S’orienter vers “moins et mieux” de produits d’origine animale implique de faire évoluer les pratiques d’élevage pour les rendre plus respectueuses de l’environnement et favorables à la santé.

C’est pourquoi il est indispensable d’appliquer, sans attendre, le principe dit des mesures-miroirs (en matière de pesticides, de produits vétérinaires, d’aliments pour animaux et de traçabilité) que la France a inscrit dans sa législation en 2018 à travers la loi EGALIM, et particulièrement l’article 44 qui dispose que “Les ministres chargés de l’agriculture et de la consommation peuvent, (…), prendre des mesures conservatoires afin de suspendre ou de fixer des conditions particulières à l’introduction, l’importation et la mise sur le marché en France de denrées alimentaires ou produits agricoles.”

Il s’agit de mettre en œuvre une politique agro-écologique de long terme sans stigmatisation ni agribashing totalement contre-productif.  Pour cela, construisons un écosystème facilitant les évolutions des systèmes agricoles et alimentaires.

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