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Billet de blog 21 septembre 2010

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Le complexe système électoral Suédois rend encore possible une majorité pour le centre-droit

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Le système politique Suédois est extrêmement complexe. Si bien que même si on connait dans les grandes lignes les résultats de l’élection de dimanche, les résultats définitifs ne seront pas publiés avant jeudi matin au plus tôt, a-t-on appris de l'autorité de régulation électorale Suédoise ce matin. De plus, ces derniers peuvent encore donner à la coalition de centre-droit sortante une majorité absolue au Parlement, simplifiant significativement les négociations pour former un nouveau gouvernement.

Le Riksdag (Parlement) compte 349 sièges. Chaque circonscription électorale du pays, qui en compte 29, envoie une dizaine de députés au Riksdag, désignés proportionnellement aux scores obtenus par chaque parti dans la circonscription. Ce qui implique, surtout dans les circonscriptions peu peuplées du Nord du pays, où les écarts pour obtenir un siège sont extrêmement serrés et les bureaux de vote très éloignés les uns des autres (notamment en Laponie Suédoise, dernier désert Européen), que les résultats ne soient pas connus immédiatement après le scrutin, comme en France.

Petite subtilité supplémentaire, au sein de ces 349 sièges, 39 sont dits « compensatoires », c’est-à-dire qu’ils sont attribués en fonction des résultats électoraux à l’échelle du pays entier. Dans un système avec circonscriptions et mode de scrutin proportionnel, un parti peut obtenir une minorité de voix à l’échelle du pays et une majorité de représentants. C’est ce qui s’est passé en 2000 lors de l’élection de George W. Bush : ce dernier était arrivé largement en tête dans un grand nombre d’états, plutôt ruraux, lui assurant un grand nombre de représentants, alors que les états urbains plus peuplés étaient acquis à Al Gore.

C’est ce qui pourrait se passer en Suède cette semaine, selon certains spécialistes. Concrètement, il manque à l’Alliance seulement 7 000 votes pour obtenir une majorité à l’échelle du pays (et donc s’arroger un plus grand nombre des sièges compensatoires) et seulement trois députés au Parlement pour sécuriser une majorité absolue en termes de sièges.

Tout se jouera dans l’ampleur de la défaite des sociaux-démocrates. Par exemple, dans deux provinces de l’Ouest de la Suède, le parti de Mona Sahlin pourrait perdre un siège au profit du parti libéral, membre de l’Alliance de centre-droit. Certains experts annoncent que seulement 1000 voix de plus, savamment réparties là où elles manquent à la coalition de centre-droit pour reprendre un siège, suffiraient à garantir à cette dernière une majorité de sièges au Congrès.

Toute la classe politique est suspendue à ce décompte des voix, dont la lenteur peut être expliquée par le fait qu’outre l’élection législative, les autorités Suédoises doivent décompter les voix des élections locales et régionales, qui se tenaient également dimanche dernier.

Il y a également fort à parier que les négociations entre Verts et partis de centre-droit vont considérablement se ralentir jusqu’à jeudi, le temps que le rapport de force s’éclaircisse.

- M.U

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Illustration : le Riksdag, à Stockholm. Crédits : Wikimedia.

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