Une touche de couleur de ci de là donne du relief à ce tableau monochrome qu’on aurait cru peint à plat…Se présentera-il un autre Picasso pour éterniser ce nouvel et effroyable massacre ? Le bourreau aujourd’hui tient discours, si bien que l’ombre devient lumière, si bien que la victime devient coupable, si bien que l’agresseur devient l’agressé.
Un poème qui court et qui m'est parvenu ce matin.
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Comme une réminiscence … Aussi loin que porte le regard, à perte de vue, des ruines, des amas de débris… Une armée d’insectes bourdonnants, lançant ses dards mortels, occupe le ciel… De nouveaux stukas invisibles et assourdissants égrènent leurs bombes en chapelets… Des cratères s’ajoutent aux anciens formant un paysage lunaire où se mêlent corps démembrés et familles hagardes… Un ballet fantomatique rythme un air d’opéra chinois strident et suraigu… Une touche de couleur de ci de là donne du relief à ce tableau monochrome qu’on aurait cru peint à plat… Cette touche ce sont les secours qui courent piochent et crient… Je pense à Guernica… à ses loups, à son bestiaire anguleux et tranchant… Se présentera-il un autre Picasso pour éterniser ce nouvel et effroyable massacre ? Le bourreau aujourd’hui tient discours et raisonnements si bien que l’ombre devient lumière si bien que la victime devient coupable si bien que l’agresseur devient l’agressé. Lui tapoter l’épaule après qu’il eut tiré la queue du chat… Lui caresser sa coiffe après qu’il eut écrasé l’oiseau… Détourner le regard lorsqu’il évincera son frère pour tout lui prendre jusqu’à sa vie… La relation fusionnelle du protecteur et de son protégé a fait naître un enfant tyran. Plus la gravité de ses actes devient extrême, plus les remontrances restent amicales, plus le sentiment d’impunité l’inonde. Cet enfant sombre petit à petit dans la psychose dont plus rien ne pourra l’en détourner. La gravité de ses actes entraîne à leur tour ses protecteurs dans le déni et les obligent à lui trouver des alibis. Jusqu’à vouloir faire disparaître ceux qui voudraient montrer que le petit roi est nu !
Gilles Boillot, été 2024
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