nous souffrons de la souffrance des corps,
d’abord, de la souffrance des corps
OUI
nous souffrons de la souffrance des corps,
d’abord, de la souffrance des corps
chronologiquement des corps martyrisés du 7 octobre, de celle des corps enlevés, cachés, otages au fond des tunnels, de la souffrance des mères et des familles endeuillées
nous souffrons de la souffrance des corps, oui, et dès le lendemain, le 8 au matin, de la souffrance des corps déchiquetés, enterrés, écrasés de l’autre côté d’un mur dit de séparation, d’un mur de béton & de barbelés
nous souffrons de la souffrance des corps, dans ce pays de sable qu’on appelle la bande de gaza, oui toujours
et très vite de la souffrance des familles défaites, des oliviers arrachés, des puits détruits, là-bas aussi en Cisjordanie.
on ne vole pas impunément un pays
on ne répare pas le crime des uns sur le dos des autres
on n’efface pas la complicité et la collaboration sans faire sérieusement le ménage dans l’histoire, dans ce récit construit mais bien réel tant il laisse ses traces.
Nommer les criminels, nommer les complices, nommer ceux qui se sont tu.
on ne vole pas impunément un pays, on ne chasse pas des centaines de milliers de familles….
mais surtout, surtout, nous souffrons de n’avoir pu empêcher ce désastre, cette catastrophe qui perdure depuis des mois, et dont nous ne voyons pas la fin, n’imaginons même pas une sortie de secours
nous souffrons de notre impuissance aujourd’hui et de notre aveuglement d’hier
tout était là, écrit, nous n’avons su trouver ni les mots , ni les actes pour prévenir, empêcher
nous souffrons de n’avoir pas su
tous ces vétos, toutes ces résolutions non appliquées
tous ces regards qui fuient
tous ces regards détournés vers ce grand spectacle-mensonge de la mondialisation et du ruissellement
nous souffrons de n’avoir pas su
nous souffrons de notre impuissance aujourd’hui et de notre aveuglement d’hier
tout était là, écrit, nous n’avons su trouver ni les mots , ni les actes pour prévenir, empêcher. Avons-nous tout tenté ??
On ne vole pas impunément in pays
nous souffrons de n’avoir pas su
on ne répare pas le crime des uns sur le dos des autres
on n’efface pas la complicité et la collaboration sans faire sérieusement l’analyse du passé, sans comprendre de l’histoire.
Il nous faut nommer, mettre un nom
Il nous faut nommer les criminels du génocide nommer les complices, nommer ceux qui se sont tu, qui ont détourné les yeux
Nommer aussi ceux qui ont cru pouvoir se laver les mains en croyant réparer pas le crime des uns par un nouveau crime sur le dos d’un autre
mais surtout, surtout, nous souffrons de n’avoir pu empêcher ce désastre, cette catastrophe qui perdure depuis des mois, et dont nous ne voyons pas la fin, n’imaginons même pas la fin.
mais nous savions qu’il, qu’elle adviendrait
on ne vole pas impunément un pays, on ne chasse pas des centaines de milliers de familles sur mes chemins, vers d’autres contrées.
on n’organise pas l’apartheid, n’acceptons pas que plus d’un millions de réfugiés vivent dans des camps
on n’enferme pas un peuple dans une prison à ciel ouvert
on ne retient pas près de 10 000 prisonniers sans jugement dans des prisons insalubres sous la torture. Et de nouveau encore, dans de nouvelles prisons..
il va se passer quelque chose
logiquement il doit se passer quelque chose
les graines de la tempête sont semées.
il va se passer quelque chose
nous le savions
et aujourd’hui,
nous souffrons de n’avoir pas su
et en crevons de rage.
ce matin,
je hais ces jeux olympiques
je hais ces baignades convenues
ces sourires, ces poignées de mains
et j’enrage de n’avoir su construire un « nous » généreux et courageux, de n’avoir su imaginer une réponse radicale à ce capitalisme ultralibéral et financiarisé, criminel et arrogant.
Et
nous souffrons de la souffrance des corps,
Je hais ces jeux du mensonge d’une mondialisation heureuse.
et je crève de ce minable et tragique « Paris » défiguré par les barrières, les barbelés, les QR code
cette ville violée, cadenassée
Les pauvres en ont été chassés
Et les plus malins, qui en avaient les moyens ont déserté leur logement, ainsi loué contre monnaie trébuchante et sont allés se faire voir ailleurs
Et j’en crève de rage.
m le 23 juillet 2024
behl helavy