Martine C.13

Abonné·e de Mediapart

116 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 janvier 2025

Martine C.13

Abonné·e de Mediapart

COLD CASES

35 ans plus tard, une affaire refait jour.........L'ombre d'un meurtrier ? Les révélations de "Sept à Huit" sur le passé trouble de Dominique Pelicot....

Martine C.13

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'ombre d'un meurtrier ? Les révélations de "Sept à Huit" sur le passé trouble de Dominique Pelicot

 Source : Sept à huit ( TF1)

 Condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir violé et fait violer son épouse Gisèle pendant 10 ans, Dominique Pelicot n'en a pas fini avec la justice.

 Mis en examen par le pôle "cold cases" de Nanterre, il pourrait être jugé dans d'autres affaires datant des années 1990, dont une pour meurtre.

 Le magazine "Sept à Huit" a enquêté sur le passé trouble du septuagénaire et sur de possibles ratés judiciaires.

 Dominique Pelicot serait-il aussi un meurtrier ?

 L'affaire des viols de Mazan, pour laquelle il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, a permis, en effet, de relier le septuagénaire à deux autres affaires dans lesquelles il est mis en examen depuis le 14 octobre 2022 par le pôle "cold cases" de Nanterre : une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, qu'il reconnaît, ayant été confondu par son ADN, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris, celui de Sophie Narme, une jeune agente immobilière de 23 ans.

 L'affaire Sophie Narme en 1991

 Hélène Blondel était l'amie de Sophie Narme, elle pense à elle tout le temps. 

 "C'est juste terrifiant de mourir à cet âge-là (...). Pour Sophie, pour les autres victimes, c'est terrible (...) On va peut-être enfin savoir", dit-elle dans le reportage de "Sept à Huit" à retrouver en tête de cet article.

Après un an aux États-Unis comme jeune fille au pair, Sophie Narme rentre en France et se fait embaucher en octobre 1991 dans une agence immobilière du 16ᵉ arrondissement parisien.

  Un mois après avoir commencé son travail, elle est violée puis tuée en faisant visiter un appartement à Paris.

C'est le directeur de l'agence, inquiet de ne pas avoir de ses nouvelles, qui a découvert son corps à demi-dévêtu. 

 "Ça parait tellement impossible que je ne réagis pas. On est vraiment sidéré. On nous raconte qu'elle a fait visiter un appartement et que la personne qui l'a visité l'a violée, l'a étranglée, l'a poignardée et qu'elle s'est débattue énormément, qu'elle a lutté jusqu'au bout. Voilà ce qu'on nous dit", se souvient Hélène. 

 De son côté, Florence Rault, l'avocate de la famille de Sophie Narme, décrit la scène et un détail l'intrigue : "Il y a dans la pièce un désordre indescriptible, mais pour autant, et ça, c'est étrange, le sac à main de Sophie qui a été vidé par terre et qui probablement a été fouillé, est rangé correctement le long du mur.

 On va également retrouver sa paire d'escarpins qui lui a été enlevée et qui se retrouve, là aussi, de façon très étrange, je dirais presque maniaque, rangée près du corps, de façon perpendiculaire. Un peu comme si l'agresseur avait pris le temps de les positionner de façon un peu fétichiste (...)

 C'est aussi à partir de ce détail que je me suis dit : 'l'agresseur n'en est pas à son coup d'essai.

C'est quelqu'un qui a déjà commis des faits de cette nature et c'est probablement un criminel en série'". 

 Quant au patron de Sophie, il dit avoir été marqué par une forte odeur d'éther dans l'appartement.

 Ce produit a été retrouvé dans les poumons de Sophie.

  L'assassin a probablement voulu l'endormir pour la maîtriser.

 Il explique aussi que le rendez-vous aurait été pris la veille par un homme qui au téléphone se serait montré très insistant pour visiter l'appartement. Il a donné un nom et un numéro qui se révéleront faux. 

 L'affaire "Marion" en 1999

 Pendant près de 10 ans, Dominique Pelicot n'est pas inquiété dans l'enquête sur le meurtre de Sophie Narme, quand survient une autre affaire concernant encore une fois une employée d'agence immobilière.

 Le 11 mai 1999, les policiers sont appelés à la suite d'une tentative de viol qui s'est déroulée à Villeparisis, en Seine-et-Marne.

 La victime, 19 ans, que nous appellerons "Marion", est agressée par un homme à qui elle vient de faire visiter un appartement.

  "La jeune fille est prostrée avec des hématomes sur le visage, des traces de violence. Elle est en culotte avec juste son tee-shirt. Elle est pieds nus", décrit Michel Bueno, le policier chargé de l'enquête, aujourd'hui à la retraite.

Comme dans l'affaire Sophie Narme, l'agresseur s'est présenté à l'agence en disant qu'il voulait acheter un bien rapidement.

 Là aussi, il donne un faux nom et une fausse adresse.

 Après un bref coup d'œil dans l'appartement, il se serait jeté sur elle.

 Voici ce qu'elle raconte à l'enquêteur : "il l'empoigne en lui passant le bras autour du cou et surtout lui pose un cutter sur le cou. Il l'a fait s'allonger sur le ventre, lui attache les mains dans le dos, ce qui a pour effet de l'immobiliser et là, il lui place un mouchoir dans la bouche". 

 "Et ça sent une odeur très forte qui a la particularité de l'endormir.

Elle dit : 'je me sentais partir'. À ce moment-là, elle a le réflexe d'arrêter de respirer. Elle se dit qu'il ne faut pas qu'elle respire ce produit sinon elle est fichue (...) Elle décrit très bien la sensation qu'elle a de cet homme qui semble maniaque, qui est très méticuleux", précise Florence Rault.

Michel Bueno enchaine : "elle arrive à se défaire d'un lien et s'ensuit une bagarre (...) À force de se débattre, elle va réussir à s'enfermer dans une pièce et va y rester pendant quatre heures sans savoir si l'individu est toujours là ou pas".

 C'est son employeur inquiet qui la délivrera.

  La police relèvera des traces de sang dont l'analyse révélera un ADN masculin inconnu.

 Cinq ans plus tard, un service de la police judiciaire effectue un rapprochement entre l'affaire de Marion en 1999 et le meurtre de Sophie Narme en 1991, relevant des similitudes dans le mode opératoire. 

 Malgré cela, l'enquête s'enlise et Dominique Pelicot n'est pas inquiété.

  Jusqu'en 2010, soit 10 ans avant l'affaire des viols de Mazan.

  Il est surpris par un animateur alors qu'il filme sous les jupes de femmes, dans un Carrefour de Seine-et-Marne.

 Il s’était servi d’une caméra cachée dans un stylo que les policiers saisissent.

  Il avait alors plaidé coupable et payé une simple amende de 100 euros.

 Son ADN est prélevé, mais aucun lien n'est fait avec les deux affaires.

 Dix ans plus tard, le 12 septembre 2020, Dominique Pelicot est une seconde fois pris sur le fait par un vigile de supermarché.

 Il est là encore en train de filmer sous les jupes des clientes.

 La scène se passe à Carpentras, où lui et sa femme Gisèle ont pris leur retraite. 

 C'est cette affaire qui va déclencher celle de Mazan.

 Après son interpellation, des policiers perquisitionnent son domicile, ils découvrent des dizaines de vidéos sur lesquelles lui-même et des inconnus violent sa femme, droguée et inconsciente.

 L'ADN de Dominique Pelicot est à nouveau prélevé et cette fois le rapprochement est effectué avec la tentative de viol de Marion.

 Entendu dans cette affaire en 2022, Pelicot fini par avouer avoir agressé l’agente immobilière en 1999.

 Il dit avoir eu "une pulsion" en voyant la jeune femme dans son agence.

 En revanche, Dominique Pelicot nie catégoriquement le meurtre de Sophie Narme, mais l'avocate des proches de la jeune femme est convaincue de sa culpabilité.

 La vidéo ici :

https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/video-l-ombre-d-un-meurtrier-les-revelations-de-sept-a-huit-sur-le-passe-trouble-de-dominique-pelicot-2342856.html

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.