La question de la pertinence du système des parrainages revient régulièrement au moment de l’élection présidentielle par la voix de celles et ceux qui s’inquiètent de ne pas pouvoir candidater, faute d’avoir obtenu les 500 signatures d’élus nécessaires.
Ce système se donne comme fonction d’éviter les candidatures trop nombreuses en présélectionnant celles et ceux qui pourraient prétendre concourir à l’élection clef de voûte de la Vème République. Or, si l’on peut entendre - en faisant abstraction de la question de la pertinence démocratique de l’élection présidentielle- que, pragmatiquement, un filtre soit nécessaire, la nature de celui-ci mérite d’être interrogée.
Plutôt que de vouloir la suppression de l’anonymat des signatures apportées afin que des élus puissent, même sans les soutenir, permettre à untel ou une telle de candidater comme plusieurs candidats le réclament, l’interrogation devrait porter sur le fait même de confier à des « élus-grands électeurs » le soin de cette sélection pour une élection à laquelle nous pouvons -et c’est le moindre mal !- toutes et tous participer.
Si le retour à l’anonymat des signatures peut aboutir au même résultat que l’élargissement citoyen des signataires, à savoir ne pas écarter telle candidature par faute de suffisamment de soutiens partisans chez les grands élus, le sens démocratique n’est pas le même.
D’un côté, nous redoublons le présidentialisme (déjà si problématique) d’une procédure de sélection toujours indirecte et redevenue opaque, de l’autre, nous confions cette tâche aux citoyennes et citoyens, en conditionnant la possibilité de candidater à un nombre suffisant de leurs signatures.
Face à la défiance démocratique générée, notamment, par des institutions à repenser, garder la transparence en élargissant le champ de la responsabilité de la sélection des candidatures semble a minima la meilleure voie…en attendant un souhaitable changement constitutionnel !