La sphère d'influence de l’ancien Président de la République fait peser des menaces sur l’impartialité des processus d’exposition et de jugement de ses responsabilités dans les affaires pour lesquelles il est convoqué par la justice. Ses soutiens prétendent que la République nécessite un retour ferme à l'ordre, mais ce qui transparaît dans les faits, c'est leur appétence pour le retour d'une partition de la société en trois ordres : l'ordre de ceux qui entendent jouir de leurs privilèges sans rendre de comptes, l'ordre de ceux qui, courtisans de toutes obédiences, travaillent à légitimer les prérogatives des précédents, et l'ordre des citoyens tout-venant.
La courte liste des livres qui l’accompagnaient en prison, complaisamment rendue publique, avait affiché son identification au Comte de Monte-Cristo. Il se présente ainsi en victime d'un complot mais ce choix peut aussi constituer une annonce de représailles…
Il est significatif que la Cour d’Appel ait notamment assorti sa remise en liberté provisoire d’une interdiction de rencontrer le garde des Sceaux. Sauf que le mal est fait, puisque ce dernier lui a rendu visite dans sa cellule.
L'issue du (des) procès de Nicolas Sarkosy révélera la résistance des valeurs de notre République résumées dans sa devise : liberté, égalité, fraternité :
Nous verrons si les réseaux d'influence favorables à l'ancien Président abandonneront leur morgue et laisseront les acteurs de la Justice travailler librement.
Nous verrons si dans les sphères politiques et médiatiques on oubliera les calculs d'intérêts personnels ou les menaces pour laisser se dérouler l'égalité républicaine de traitement.
Nous verrons si nos sentiments de fraternité pourraient supporter le déni de justice envers les victimes de ces agissements, celles méprisées de l'attentat du vol du DC-10 d'UTA et celles, plus directes, et parmi elles celles liées à l’intervention en Libye, dont on ignorera probablement la liste complète.