Nous voulions le changement et le 6 mai 2012, nous avons vu le décor de théâtre se déchirer pour faire place à une pièce à inventer.
Après une consultation rassemblant cet été les experts et les intellectuels autour de plusieurs thèmes autour de l’école, le ministre Vincent Peillon se lance dans une série de mesures : modification des rythmes scolaires, suppression des devoirs à la maison, création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education (ESPE), développement du numérique… Mais dans cette volonté de changement, le ministre fait la même erreur que ses prédécesseurs : l’ignorance du corps enseignant ! Et il s’expose ainsi à des réactions négatives à tout changement.
Certes, en traitant les enseignants comme une masse non-pensante, l’administration récolte ce qu’elle sème : crispations et inerties, dont les enseignants savent si bien user pour résister aux multiples réformes qui leur sont imposées. Et la tâche n’est pas aisée pour un ministre d’entraîner 1 million d’enseignants dans un mouvement de rénovation !
Pourtant il existe des moyens d’avancer. A condition que :
- l’Etat accorde la liberté d’agir aux enseignants qui le souhaitent, sur la base d’un projet, sous la forme de RECHERCHE-ACTION. Qu’il crée un organisme national de recherche et d’innovation capable de soutenir et guider les recherches-actions mises en réseau.
- les enseignants s’engagent sur la base du volontariat au sein d’équipes élargies aux parents, élus, animateurs, enseignants spécialisés.
- les parents deviennent partenaires dans les projets.
- les élus puissent être à l’initiative de certains projets.
- les syndicats soutiennent les initiatives pour améliorer les conditions de travail, lutter contre l’échec scolaire, favoriser les échanges entre établissements et qu’ils autorisent l’accès aux postes sur projet.
- l’inspection intervient comme soutien dans l’exécution des projets et participe aux évaluations collectives.
Il s’agit là d’un cadre que le ministre peut décider de mettre en place sans aucun frais supplémentaire. Fera-t-il assez confiance à son personnel ?