La glycine s’est écroulée sous le poids de la neige pleine d’eau. Une glycine en arbre que j’aimais que j’avais formée. J’avais bien vu que le fil de fer qui la retenait contre un pieu solide était un peu faible, mais je croyais que désormais elle tenait toute seule. Pas du tout , la voilà à terre avec des branches cassées dans un fouillis de feuilles et de neige dure. Sentiment de catastrophe et d’impuissance.
Panne de courant, panne de téléphone, plus rien ne marche, nous voilà perdus et en plus la glycine !
Me vient un désir d’action : au moins m’occuper d’elle. J’y vais.
Hélas je ne suis pas arrivée à grand-chose. Il me faudra prendre conseil, réfléchir, laisser mûrir, longuement tourner autour, convoquer mes amis.
Tout de même j’y suis revenue, avec mon grand sécateur, les doigts gourds j’ai taillé en suivant une logique qui se révélait à moi au fur et à mesure. J’ai obtenu une nouvelle glycine, allégée, avec des airs japonisants, toute fraîche d’une grâce nouvelle : quel bonheur ! Il reste une branche trop longue encore. J’attends, je ne sais pas où la couper. Demain ou plus tard je reviendrai encore et je rééquilibrerai ce qui doit l’être. Que je suis heureuse d’avoir pu arranger cette affaire là !
Merci pour ce rafraîchissement inattendu, ce renouvellement du décor imprévu, surgissement d’une promesse nouvelle pour le printemps prochain.
« Et Dieu vit que cela était bon »