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Billet de blog 23 mars 2009

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Lettre ouverte au Gouverneur de la Banque de France

Lettre Ouverte au Gouverneur de la Banque de France (Pointe-à-Pitre, Paris le 20 mars 2009) Cosignée par la CGTG (CGT Guadeloupe) de l'IEDOM et la CGT Banque de FrancePointe-à-Pitre, Paris, le 20 mars 2009Monsieur le Gouverneur,La Banque de France est une Institution républicaine. C’est pourquoi au nom des valeurs de la République qui vous animent et de votre engagement récent et solennel, pris devant l’ensemble des agents de la Banque de France, de « lutter contre toutes les discriminations, qu’elle qu’en soit la cause », nous vous saisissons.

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Lettre Ouverte au Gouverneur de la Banque de France (Pointe-à-Pitre, Paris le 20 mars 2009)

Cosignée par la CGTG (CGT Guadeloupe) de l'IEDOM et la CGT Banque de France

Pointe-à-Pitre, Paris, le 20 mars 2009Monsieur le Gouverneur,La Banque de France est une Institution républicaine. C’est pourquoi au nom des valeurs de la République qui vous animent et de votre engagement récent et solennel, pris devant l’ensemble des agents de la Banque de France, de « lutter contre toutes les discriminations, qu’elle qu’en soit la cause » , nous vous saisissons.L’IEDOM (Institut d’émission des départements d’Outremer) travaille pour le compte de la Banque de France dans quatre départements (Guadeloupe, Martinique, la Réunion et la Guyane) ainsi qu’à Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon.L’IEDOM exerce des missions rigoureusement identiques à celles des succursales de la Banque de France(métier entreprises, traitement des billets, surendettement….). Les compétences des agents de l’IEDOM sont exactement similaires à celles des agents de la Banque de France exerçant leurs fonctions dans le réseau des succursales.Le capital de l’IEDOM est entièrement détenu par la Banque de France. En fin d’exercice, les comptes des deux instituts d’émission sont combinés.Vous avez désigné M. Yves Barroux comme directeur général de l’IEDOM. M. Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, est le Président du conseil de surveillance de l’IEDOM.L’IEDOM est entièrement dans la main de la Banque de France, c’est-à-dire dans la vôtre.Comme vous le savez, les agents de l’IEDOM Guadeloupe, à l’appel de leur intersyndicale, sont en grève depuis le 9 février. Ils campent jour et nuit devant l’agence.M. Yves Barroux n’a cessé de se faire menaçant et d’appeler à reprendre le travail sans délai et se disant prêt à ouvrir des négociations en vue de réaménager leur statut qui prévoit une application le 01 janvier 2010. Ce projet de réaménagement se doit d’être signé au 30 juin 2009 avec le principe d’une remise en cause de leur prime d’ancienneté.Après avoir sollicité sans résultat, la direction pour la reprise des Négociations, l’intersyndicale a dû faire appel au préfet qui a nommé un médiateur en la personne de Monsieur Bernard CRESSOT, Trésorier Payeur Général.L’ouverture des négociations et la prise en en compte de leur plateforme revendicative ont pu être ainsi entamées (pouvoir d’achat, conditions de travail, effectifs) et sont restées sans réelles réponses objectives. Les agents de l’IEDOM Guadeloupe (comme ceux de Martinique) ont une rémunération inférieure de 20 à 30 % à celle de leurs collègues de la Réunion et de la Guyane et de 40 % inférieure à celle du siège à Paris.Il va sans dire que leur statut, à tous égards, est très inférieur à celui des agents de la Banque de France bien qu’ils exercent les mêmes fonctions et disposent des mêmes compétences.Les agents grévistes de l’IEDOM ont inscrit leur mouvement dans la formidable mobilisation qui marquera, à jamais, l’histoire sociale de la Guadeloupe. Cette mobilisation s’inscrit dans le nécessaire combat contre la cherté de la vie en Outremer et correspond à une aspiration partagée par tous les Guadeloupéens et plus largement par tous les ultramarins : ne plus être traités comme des citoyens de seconde zone mais comme des citoyens à part entière.Les agents de l’IEDOM Guadeloupe, après 40 jours de grève, sont toujours aussi déterminés à faire valoir leurs droits et leurs légitimes revendications.Le Préfet de région, en Guadeloupe, a initié une médiation qui n’a donné aucun résultat concret à ce jour.L’IEDOM joue un rôle essentiel dans l’économie guadeloupéenne qui a besoinde se remettre en mouvement rapidement et sur des bases rénovées. L’IEDOM doit pouvoir y apporter sa contribution dans les meilleurs délais.D’autre part, depuis toujours, l’IEDOM est régulièrement agité par des luttes sociales de longue durée qui trouvent leur source dans la diversité des statuts des personnels de l’IEDOM – établie non pas sur des critères de compétences mais sur des critères historiques et géographiques - etdans le constat d’une iniquité flagrante au regard du statut des agents de la Banque de France.Cette situation est l’héritage direct du passé colonial. Il convient d’y mettre fin au plus tôt conformément aux principes d’égalité républicaine et de justice sociale. C’est pourquoi, Monsieur le Gouverneur, nous vous appelons solennellement et publiquement à peser de tout votre poids afin que l’ensemble des syndicats de l’IEDOM (en Guadeloupe et au-delà) se voient signifier par leur direction générale que celle-ci entend, dans les meilleurs délais et par la négociation, ouvrir enfin la voie à la reconnaissance pleine et entière d’une égalité de traitement, incontestable à tous égards,entre les agents de l’IEDOM et les agents de la Banque de France. Etant entendu que les agents de l’IEDOM, compte tenu de la cherté de la vie en Outremer reconnue par tous, pourront conserver les primes et indemnités, insuffisantes mais essentielles, pour faire face au coût de la vie.Monsieur le Gouverneur, il vous appartient maintenant d’apporter une réponse que nous espérons positive à une demande qui touche à des principes essentiels. Cette réponse positive permettrait à l’IEDOM Guadeloupe de se mobiliser immédiatement au service de l’économie guadeloupéenne qui en a bien besoin.Nous sommes certains que l’ensemble des agents de l’IEDOM et de la Banque de France comprendront notre démarche, et le cas échéant, sauront nous manifester leur soutien.Veuillez agréer, Monsieur le Gouverneur, l’expression de nos sentiments respectueux. Le délégué syndical CGTGAlex ALEXER

Le secrétaire général
CGT Banque de FranceDenis Durand

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