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J'ai fait appel du placement d'Irène. Mon avocate de l'époque me disait que ça ne servirait à rien, parce qu'une nouvelle ordonnance serait prise avant que l'audience en appel n'ait lieu. Ca a été le cas, d'ailleurs, mais j'ai demandé au président de la cour d'appel de libérer ma fille et il l'a fait. Il a fait un papier avec une portée générale, indépendant de la nouvelle ordonnance (qui était mentionnée sur le papier en question, parce que le procureur avait signalé son existence).
J'avais mis tous mes efforts dans la rédaction de la lettre d'appel, j'ai joint une dizaine de documents, et ils ont lu ma lettre. Ils ne l'ont pas dit, mais à ce qu'ils me demandaient je voyais bien qu'ils l'avaient lue. Et puis je sais causer en public, ça aide.
J'avais rendez-vous deux jours plus tard avec 2 ASE, je leur ai demandé un report. J'ai tout de même un suivi jusqu'au 31 décembre 2025, donc logiquement il faudra que je les rencontre. L'une n'a pas répondu, l'autre m'a envoyée promener. Je crois qu'elles sont dégoutées.
Irène est marquée. Là-bas ils ne lui ont rien dit et elle s'attendait à y rester durant des années. Elle me l'a dit. Après son enlèvement le 7 mai 2025, elle a été emmenée à la gendarmerie où elle a refusé de sortir de la voiture. Ils ont essayé de l'attirer dehors en lui proposant à boire. A la fin, ils lui ont apporté de l'eau et une petite boisson chocolatée dans la voiture. Après, elle a accepté de sortir. 2 femmes de l'ASE sont venues la chercher en début de nuit. Ils sont passés chercher un ado dans un commissariat, il avait fugué et il était retourné chez lui. Les 2 femmes leur ont payé un macdo et les ont emmenés au foyer.
Le 4 juillet 2025, nous sommes sorties du foyer à 21h.
Nous étions contentes de nous voir, mais on n'y croyait pas vraiment, ni l'une ni l'autre. A cette heure là, il n'y a plus de bus, nous avons dû passer par Paris. Quand nous sommes arrivées à une gare où passe notre train (il y a plusieurs gares à Paris), j'ai montré le panneau à Irène. Elle a lu le nom de la destination à haute voix et j'ai vu son visage s'illuminer. Je pense que c'est à ce moment-là qu'elle a commencé à croire à sa liberté.
Mais il reste des ombres. A un moment, je ne sais pas à quoi elle pensait, j'ai vu une expression vicieuse passer sur son visage. A plusieurs reprises, elle s'est plongée dans ses pensées et elle a eu l'air très malheureuse. Ces deux expressions-là, je ne les avais encore jamais vues. Triste, oui, même très triste (quand son parrain a quitté ce monde), mais malheureuse, non.
Au fil du trajet, on a commencé à faire les andouilles dans le train. A l'arrivée, on se sentait déchainées, et elle m'a dit qu'on devait rester tranquilles dans la rue pour ne pas attirer la police. Elle avait l'air inquiète de nouveau, presque aux aguets.
Est-ce qu'elle va rester traumatisée? Quelles conséquences est-ce que ça aura plus tard?
Si vous êtes désenfanté, faites tous les recours possibles. Appel, cassation, tout. D'une part, on ne sait jamais. Comme dit la pub du loto, "100% des gagnants ont tenté leur chance". D'autre part, il n'est possible de saisir des juridictions internationales qu'après qu'on ait épuisé toutes les voies de recours nationales. Pour cela, vous pouvez trouver des infos et de l'aide ici : https://www.fbls.net/cpi.htm
Ecrivez à votre député, aux journalistes, à tous ceux à qui vous penserez, à tous ceux qui se sont exprimés publiquement à propos de l'ASE, etc. Ne soyez pas découragé par les réponses du type "nous ne pouvons pas intervenir dans une procédure judiciaire en cours". Ils ne peuvent peut-être pas intervenir sur un cas particulier, mais ils peuvent intervenir de manière générale. Plus ils recevront de lettres, plus la probabilité d'une telle intervention augmentera.
Rejoignez une asso. Ma préférée est "unis pour nos enfants". Son site est là : https://unispournosenfants.org/ et son forum est là : http://unispournosenfants.fwh.is ; les deux sont en construction (08/07/2025) mais le forum est déjà fonctionel.
Ca ne vous empêche pas de chercher une solution dans le cadre où ils voudraient vous enfermer, dans le pot de glue du système ASE + juge pour enfants, mais cherchez également une solution en dehors du pot de glue. Il y a deux choses très importantes que vous devez garder en tête :
- Si les intervenants du pot de glue étaient des gentils, vos enfants seraient avec vous. On ne peut pas leur faire confiance.
- Vous ne vous battez pas pour obtenir des droits de visite, même si bien sur c'est important, vous vous battez pour obtenir la libération de vos enfants.
On lâche rien!