Ma fille Irène, 10 ans, a été placée à l'ASE le 7 mai 2025, sous prétexte qu'elle ne serait pas scolarisée et que nous serions dans l'errance. Elle est interne en Belgique dans l'enseignement spécialisé.
Nos droits sont bafoués, sur le fond et sur la forme.
Le mardi 25 février 2025, le juge pour enfants Pierre Pedron de Versailles (78) m'a envoyé une convocation pour le 13 mars. Je lui ai envoyé une demande de report de cette audience, en lui expliquant que j'étais en Belgique. Je lui exposais la situation et je lui demandais de ne pas nous convoquer en dehors des vacances scolaires belges, entre le vendredi 28 avril et le dimanche 11 mai. Je lui expliquais également que je souhaitais prendre un avocat et je lui demandais de m'en laisser le temps.
Le juge Pierre Pedron ne m'a pas accordé ce report. Le 13 mars, il a pris une ordonnance "aux fins de mesure judiciaire d'investigation éducative".
J'ai obtenu l'aide juridictionnelle et la désignation de Maître Johanna Acher-Dinam. Elle a demandé l'accès au dossier le 3 avril.
Le jeudi 17 avril, le juge Pierre Pedron a pris une ordonnance de placement provisoire à l'encontre de ma fille. Je l'ai appris le mercredi 7 mai (pendant les vacances scolaires belges). Six gendarmes sont venus chercher ma fille. Ils m'ont remis une copie de cette ordonnance de placement.
Le dossier n’a été communiqué à Maître Johanna Acher-Dinam que le vendredi 16 mai, près d'un mois et demi après sa demande et dix jours après le placement de ma fille.
Le jeudi 22 mai, j'ai rencontré le juge pour enfants Pierre Pedron pour la première fois. Suite à cette audience, il a pris une ordonnance spécifiant entre autres : "Levons immédiatement l'ist (Interdiction de sortie du territoire) concernant irène, qui peut donc dans le cadre de son placement continuer sa scolarisation, ainsi que des accueils en séjours de vacances en Belgique initiés par son internat".
Les autres décisions de sa nouvelle ordonnance concernent mes rapports avec les services sociaux, rapports entre eux et moi n’incluant pas ma fille, mes droits de visite qui sont un droit et pas une obligation, et mes droits aux aides sociales de la CAF. Aucune décision de cette ordonnance n'oblige l'ASE à maintenir ma fille en France.
Le vendredi 23 mai, je suis retournée à Versailles, au bureau de la greffière Mme Sabatier, qui devait, m'avait-on dit, me remettre une copie de la décision du juge. Mme Sabatier s'est contentée de me la lire à haute voix. Je lui ai demandé une copie écrite et elle a répondu qu'elle me serait envoyée.
J'ai demandé à mon avocate si elle pouvait obtenir une copie officielle de la décision du juge Pierre Pedron. Elle m'a répondu que ce serait long. Aujourd'hui, une semaine plus tard, je n'ai toujours pas reçu ce document, malgré plusieurs relances.
Ma fille est encore incarcérée dans un foyer, sans aucune scolarisation, en dépit de la décision du juge Pierre Pedron. Un comble quand on pense que cette persécution a commencé sous le faux prétexte qu'elle ne serait pas scolarisée.
Ma fille est handicapée (dyslexie et dysphasie grave) et reconnue par la MDPH. Elle a besoin de l'éducation spécialisée qu'elle reçoit en Belgique. Ses troubles des apprentissages s'accompagnent d'une volatilité des connaissances acquises, ce qui signifie que, privée à la fois de scolarisation spécialisée et des exercices réguliers que je lui faisais exécuter, elle regresse.
Les visites ne me permettraient pas de compenser pleinement sa non scolarisation. Il est donc urgent que la décision du juge pour enfants Pierre Pedron soit appliquée et que ma fille réintégre son internat. Les visites peuvent attendre.
Mon interlocutrice désignée à l'ASE, Mme Aurat Aurélie, référente famille à la Maison de l'Enfance des Yvelines se préoccupe uniquement de planifier nos futurs rendez-vous et ne répond pas à mes questions concernant le retour de ma fille chez elle.

Agrandissement : Illustration 1
