Ceux qui nous gouvernent nous méprisent, nous appauvrissent, nous tabassent, nous confinent, nous exposent au danger et continuent de refuser de nous entendre parce que nous ne sommes rien à leurs yeux.
Déjà on nous prépare la sortie de confinement : il faudra faire des efforts et des sacrifices (encore ??!!), travailler plus, renoncer aux congés …
Déjà certains reprennent le travail sans protection aucune et sans test préalable.
Déjà on nous culpabilise, on nous désigne les priorités : redresser l’économie, sauver les marchés financiers, réduire la dette …
C’est dire qu’on nous propose les mêmes recettes liberticides et mortifères, le même type de développement que celui qui nous a conduit à ruiner notre service de santé, qui a généré tant de violences et de pauvreté, tant d’injustices et de colère.
Reprenons nos vies en main et définissons nos propres priorités : pas de reprise du travail sans protection, sans test et pas sans être sûrs de retrouver nos libertés et nos droits sociaux.
Tous ceux qui ont travaillé comme des brutes dans des conditions scandaleuses auront besoin de repos et seront à bout et en colère. Tous ceux-là ont largement prouvé qu’ils sont essentiels et qu’ils sont dignes de confiance.
Il nous faudra sans aucun doute leur montrer notre solidarité et se mobiliser massivement pour que plus jamais ils n’aient à revivre ces jours terribles.
Refusons de retourner au travail selon des conditions et des règles qui nous seront imposées, descendons des balcons, et marchons dans la rue pour celles (nombreuses) et ceux qui, malgré la colère et la peine nous ont soignés, écoutés, lavés, apporté à manger.
Relançons la solidarité et les services publics, pas l’économie de marché et n’oublions pas ce qui nous a conduit là où nous sommes aujourd’hui.
Après le déconfinement, nous aurons besoin de voir nos proches, de faire la fête et pour beaucoup de faire le deuil aussi. Mais, c’est d’austérité, de contraintes budgétaires et de sacrifices dont on va nous parler avec, n’en doutons pas la plus grande arrogance et plus profonde indécence. Ça commence déjà !
Après le déconfinement, il sera urgent de ne pas reprendre le travail avant d’avoir pris quelques assurances. C’est dans la rue qu’il nous faudra aller demander des comptes et récupérer nos services publics, nos acquis sociaux, notre sécurité sociale et nos retraites. Et c’est là aussi que nous exigerons l’éradication de la misère, le respect des droits fondamentaux de tous les êtres humains et la construction d’une république démocratique sociale, solidaire et respectueuse de notre environnement.
On entend un peu partout, je l’ai sans doute dit aussi, que rien ne sera plus pareil, qu’il y aura un avant et un après forcément meilleur. Mais il n’y a pas de pensée magique et rien ne changera si on n’y prend pas notre part.