Jean Marie Michel Mokoko : Le Juste.
Les postulats philosophiques, moraux prononcés par le Général Jean Marie Michel Mokoko (J3M) lors de ses discours durant la campagne présidentielle du 20 mars 2016, soulèvent des questionnements qui nous laissent penser qu’un homme d’Etat est né dans notre pays le Congo ; ce pays, où jadis fourmillaient des grands esprits, se retrouve aujourd’hui être dirigé par des hommes et des femmes qui n’ont d’autres vertus que de faire du mal à leur prochain. Le vote massif de J3M dans la partie sud de notre pays (le Kouilou, le Niari, la Lékoumou, la Bouenza) a fait tomber toutes les considérations d’ordre ethnocentristes et a mis à jour les faiblesses de l’élite politique congolaise quand l’instrumentalisation de l’ethnie comme méthode de gouvernement.
Dans son discours de Pointe-Noire J3M a eu cette phrase évocatrice : « avant d’exiger à autrui de faire quoi que ce soit, il faut d’abord l’exiger à soi-même » ; ce postulat rejoint celui des platoniciens qui enseignent que « l’homme supérieur tourne l’exigence vers lui-même. L’homme incapable la tourne vers les autres. » On est au cœur du drame congolais, car beaucoup ignorent que chercher à gouverner les autres supposent l’approfondissement de la fameuse sentence socratique du « connait-toi toi-même et tu connaitras les autres et le monde ». Cette sentence montre à celui qui cherche à gouverner d’autres âmes, qu’il faut d’abord réunir en soit des qualités et des nobles vertus pour prétendre conduire les autres. Comme dit le philosophe «l’ignorant n’est pas celui qui manque d’érudition, mais celui qui ne se connait pas lui-même »
D’autre part, il faut souligner les vertus d’humilité et de simplicité chez J3M ; pendant que beaucoup d’hommes politiques congolais d’hier et d’aujourd’hui brillent par l’excès d’orgueil et d’égocentrisme, J3M a le profil d’homme humble et simple qui est la marque de fabrique des grands hommes d’Etat, et cela s’est fait remarquer au cours des échanges qu’il a eu avec ses partisans de la diaspora. à ce propos il déclare : « qu’un homme quel qu’il soit ne peut pas prétendre tout connaitre, il a toujours besoin des autres hommes », on constatera que J3M a touché a une grande vérité qui a traversé les siècles prouvé par des philosophes Platon, Aristote, et des philosophes chrétiens tels Saint Augustin, Maitre Eckhart et Saint Thomas d’Aquin. Saint Thomas d’Aquin le prouve d’ailleurs par des exemples simples qui traduisent la dépendance des hommes des uns des autres, il souligne le fait qu’un homme ne peut être en même temps un boulanger, un médecin, un plombier, un ingénieur etc...Tout se tient, nous tous nous dépendons dans nos conditions de vie des uns et des autres hommes d’où le respect qu’on peut devoir à chacun d’entre nous.
Toujours dans son discours de la Lékoumou et de Brazzaville J3M touche la question fondamentale du manger et du partage des richesses ; « il s’étonne du comment sont les ventres d’autres personnes qui s’empiffrent de nourriture pendant que d’autres en manque » ; pour cette autre vérité, les illustres philosophes Platon et Aristote ont donné des réponses éclairantes en insistant sur deux vertus essentielles ; la tempérance et la prudence dans la conduite des affaires. Platon dans Cratyl (411e) et Aristote dans l’Ethique à Nicomaque montrent que la modération dans l’ordre des biens favorise le discernement de l’esprit et de la conduite. La tempérance valorise, selon eux, la limite et l’équilibre, et dénonce l’excès et la démesure en toute chose. Ces deux philosophes affirment « qu’opter pour les plaisirs du corps et se laisser abuser par les appâts du gain, c’est contrevenir à la vocation spirituelle et rationnelle de l’homme. » Le Congo d’aujourd’hui souffre de ces vices et les hommes politiques pensent que la fin dernière de l’homme c’est la recherche effrénée des richesses.
Une autre vertu développée par nos philosophes de la Grèce antique qu’on trouve surtout chez Socrate est la vertu du renoncement. Socrate a donné l’exemple aux jeunes Athéniens de ne pas s’à donner à la recherche des richesses, des honneurs et du pouvoir, mais plutôt à s’attacher à l’acquisition de la vertu et de la sagesse ; conseils que J3M a donné à ses partisans de la diaspora.
Autre slogan qui a marqué les esprits durant la campagne de J3M à Pointe-Noire et à Brazzaville est celui du refus de l’argent par les Congolais en contrepartie de leur dignité : « Ya beto ya bongo ve » en d’autres termes nous ne sommes pas là pour l’argent mais pour notre dignité. Cette communion des saints qui s’est constituée autour du général J3M témoigne de l’adhésion de notre peuple à la loi d’amour.
De par le monde d’hier et d’aujourd’hui, nous connaissons le sort de ces âmes d’élites qui ont payé parfois de leur vie pour défendre les grandes causes. Ces hommes et ces femmes ont un nom : on les appelle les Justes.
Le premier de ce Juste c’est Socrate philosophe grec du Vème siècle avant Jésus-Christ. Il fut accusé, méprisé, calomnié par les Athéniens parce qu’il enseignait aux jeunes athéniens les vérités et les vertus qui allaient faire d’eux des hommes libres. Il accepta de boire la ciguë et de mourir que de renoncer à ce qu’il considérait comme obligation divine.
Le deuxième Juste c’est notre Seigneur Jésus-Christ ; devant ses sacrificateurs Jésus fut le premier a subir les douloureuses expériences de haines, de médisance et de calomnie. Dans Luc 23 verset 10, il est dit ceci : « ils étaient tous là debout l’accusant avec grande véhémence insistant, et criant et demandant qu’il soit crucifié ».
Parmi nos Justes des derniers siècles ayant subi la haine, les méchancetés des hommes est notre icone commune Nelson Mandela ; Jacques Lang dans son livre sur Mandela et dans l’entretien que ce dernier lui avait accordé déclare « j’éprouve la curieuse impression d’avoir entendu quelqu’un transformer le récit de ses malheurs et ceux de son peuple en plaidoyer pour la tolérance ». Dans le même ordre d’idées Nadine Gordimer et George Bizos avocats de Mandela en son procès de Rivonia en octobre 1969 déclarent : « Les accusés avaient sauvé leur tête par l’humanité de leurs témoignages ; dans les pires des situations la sérénité de se faire comprendre, l’expérience des persécutions donnent aux meilleurs des hommes la force de plaider contre l’oubli et l’indifférence. »
Et enfin nous pouvons ranger J3M parmi les justes que le Congo a connu ; tant par sa tenue et sa collaboration lors de la Conférence nationale et surtout par son refus de verser le sang des Congolais, ce qui prouve à suffisance son degré de tolérance ; une autre vertu qu’on rencontre chez des grands hommes comme Nelson Mandela.
Comme nous pouvons le constater J3Mest dans la droite ligne de nos illustres dirigeants de l’époque coloniale et post-coloniale. Si la République d’Opangault et des autres Bazinga avait introduit l’éthique et la morale en politique ; la République de Massamba Débat et de Lissouba avait introduit l’excellence et la compétence dans le travail ; et la République de Marien NGouabi nous permis de cultiver une valeur aujourd’hui oubliée qu’est le patriotisme, l’amour du Congo.
Nous terminerons ces lignes en réitérant au Général Jean Michel Mokoko notre soutien moral et qu’il sache que les vertus morales et spirituelles qu’il porte en lui sont les guides et les gardiennes de la vie, même en prison elles vous éclairent. Un prêtre inconnu du 17ème siècle attire notre attention sur le fait suivant : « La Juste personne est inviolable, malheur à celui ou celle qui la touche. Les Césars sont tombés en cendre brulés par le sang des martyrs. Ce qu’un juste veut Dieu l’approuve, ce qu’un juste écrit Dieu le signe et c’est un testament éternel. »
Par Marcel ABIGNA
Diffusé le 10 décembre 2016, par www.congo-liberty.com