Le 7 mai 2017, la France élira son prochain président qui sera très probablement M. Emmanuel MACRON, banquier d’affaires , candidat sans étiquette politique, dont le pedigree de Golden boy ne laisse aucun doute sur sa proximité avec la Finance internationale pour ne pas utiliser le gros mot « Grand Capital », donc des multinationales qui opèrent en Afrique, telle est la vérité sortie des urnes ce 23 avril 2017.
Les Africains et l’élection présidentielle française
Les communautés d’origine juive et maghrébine sensibles au conflit israélo-palestinien, auquel on peut légitimement adjoindre aujourd’hui les guerres syrienne et irakienne, orientent leur suffrage selon les discours et/ou les actes des candidats ;
Sur le plan interne, la crainte d’une islamophobie ambiante sous-tendant un racisme anti-maghrébin déjà latent , exacerbé par des actes terroristes islamistes récurrents perpétrés par des français d’origine maghrébine ont fini par stigmatiser à tort toute la communauté maghrébine. Cette dernière dans sa grande majorité se mobilise d’avantage pour des candidats qui prennent en compte tout au moins dans leurs discours leurs revendications ; idem pour les juifs sur la question de l’antisémitisme . Ces enjeux nationaux et internationaux sont toujours présents dans les campagnes électorales françaises puisqu’ils les impactent y compris leurs semblables au Moyen-Orient.
Bien que la France interdise les statistiques ethniques et communautaires, les experts de la question sont tous d’accord pour dire que le « vote juif » est négligeable et n’a aucune influence véritable dans les urnes car démographiquement faible. En revanche ses réseaux et lobbyistes auraient une véritable influence dans les sphères du pouvoir. Contrairement à la communauté juive, les maghrébins sont démographiquement la 1ere minorité en France et pourraient peser sur tous les scrutins en France. Mais, ils ne sont pas ou n’arrivent pas à constituer un groupe de pression à l’image des juifs. Mais qu’en est-il de la communauté noire africaine en France ?
Dans les années quatre-vingt-dix, la principale préoccupation de la communauté franco-africaine unanimement fut la régularisation générale des « sans-papier » , avec pour summum l’expulsion manu militari le 28 juin 1996, d’au moins 400 africains qui occupaient l’Eglise Saint-Bernard dans la quartier de la Chapelle à Paris 18e ,par le gouvernement de Jacques CHIRAC. Quelques mois plus tard à la faveur de la dissolution de l’Assemblée nationale, le gouvernement du socialiste Lionel JOSPIN arriva au pouvoir le 2 juin 2002. Il régularisera des milliers de sans-papiers . Ingratitude ou besoin d’affirmation identitaire, le suffrage noir africain se reporta sur la candidate Christiane TAUBIRA à la présidentielle de 2002, éliminant dès le 1er tour, le 1er ministre Lionel JOSPIN !
Aujourd’hui, force est de constater qu’aucune question de politique intérieure française, et encore moins internationale n’oriente le vote de la communauté franco-africaine, dans laquelle il faut distinguer deux types de catégories d’électeurs.
- Les électeurs franco-africains de la 1ere catégorie (18-35 ans)
Cette population d’électeurs est essentiellement composée de franco-africain nés en France, et est de loin la plus nombreuse. La majorité de ces individus ne vote pas pour raisons divers , tandis que la minorité qui se mobilise dans les urnes le fait à juste titre pour des préoccupations socio-économiques (Emploi, chômage, logement…) comme tous les citoyens français. Cette catégorie d’individus connait très peu l’Afrique et n’a aucune revendication ou exigence sur la politique africaine de la France.
- Les électeurs de la 2e catégorie ( 35 ans et plus)
Nés dans leur pays d’origine pour la plupart d’entre eux, cette catégorie est la moins nombreuse. Conscients politiquement ,ces franco-africains ont émigré en France pour des raisons universitaires d’abord, économiques et politiques ensuite, conséquence des dictatures et de la mal gouvernance dans leur pays d’origine. On peut résumer son état d’esprit en quelques mots : Illusion perdue, résignation et précarité sociale ; rêve d’un retour au bercail irréalisable !
Ces immigrés africains dont certains ont acquit la nationalité française se revendiquent de la « diaspora africaine » et veulent peser dans les scrutins en France, surtout dans l’idée d’infléchir la politique africaine et néocoloniale de la France. Mais cette diaspora africaine militante proche de la gauche française n’a pas les moyens de ses ambitions.
En effet, la prise en compte de revendications particulières par les politiques obéit à la logique d’un rapport de force commandé par le poids électoral ou la maîtrise des réseaux économiques, ce que la communauté noire africaine, la plus vulnérable de toutes les communautés n’obtiendra jamais.
Le vote des franco-africains peut-il influencer la politique africaine de la France ?
L’Empire français a bien survécu aux pseudos indépendances qu’il accorda à ses anciennes colonies d’Afrique noire au début des années soixante. En effet, le pillage systématique des anciennes colonies n’est plus l’œuvre de la France en tant qu’Etat, car supplanté ingénieusement par des multinationales et d’industriels qui bénéficient de toute la logistique et la puissance de l’Empire colonial.
La confiscation de la souveraineté économique et monétaire symbolisée par le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA) en n’est la preuve, avec pour protecteurs une caste de valets locaux que sont les présidents africains , comme le congolais SASSOU-NGUESSO, le tchadien Idriss DEBY, le camerounais Paul BIYA, le togolais Faure EYADEMA, le gabonais Ali BONGO…qui maintiennent leur population dans une pauvreté indescriptible et dans l’indignité la plus totale. A ce sujet, ces dictateurs n’ont rien à envier aux pires esclavagistes de la traite de nos ancêtres déportés en Amérique à partir du XVe siècle !
Voilà résumé la lourde tâche que chaque président de la France doit perpétuer pour les intérêts vitaux et stratégiques de son pays, qu’il soit de Gauche ou de Droite, que ce soit Emmanuel MACRON ou Marine le PEN demain. Les Chefs d’Etats africains de la mouvance française ne sont que des membres et exécutants du réseaux mafieux de la Françafrique. Ils sont le réseau de la France et chaque président de la France est de droit membre du réseau françafricain.
Alors chers Africains, réjouissez-vous que votre candidat réponde à vos préoccupations socio-économiques ou idéologiques dans votre pays d’adoption, quoi de plus normal. Mais se réjouir avec « la croyance » religieuse qu’apporter son bulletin de vote en faveur du prochain président de la France l’engagera à assassiner la Françafrique, relève encore une fois de la légendaire naïveté africaine, mieux, de l’irresponsabilité. Seuls les peuples africains peuvent assassiner l’hydre de la Françafrique, car c’est dans son intérêt.
Les deux finalistes de l’élection présidentielle n’ont aucune expérience africaine. Le prochain président pour sa politique africaine s’appuiera sur les ministères des Affaires étrangères et de la Défense, et surtout sur le personnel politique « Afro-optimiste » sic !
Emmanuel MACRON probable futur locataire de l’Elysée pourra compter sur les très expérimentés Bernard Kouchner, Jean-Yves le Drian et Dominique de Villepin !
Par Mingwa BIANGO
Diffusé le 24 avril 2017, par www.congo-liberty.com