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Jocelyn Ollivier est une femme de coeur. Une militante associative dont l'action est de plus en plus indispensable dans un monde sans état d'âme. Son engagement auprès des résidents des Ehpad de Centre Bretagne tient tout autant de l'empathie que de ce désir de rendre ces lieux plus humains. Le regard des hommes et des femmes qui y séjournent, sont souvent porteurs d'une tristesse insondable. Ils disent l'amertume, la douleur, ou l'oubli. Ce n'est pas de la pitié que pratique Jocelyne. Elle cherche au contraire à donner cette force qu'on peut nommer joie ou désir, la seule qui vaille pour rendre à chacun du sens à son existence. Elle évoque ce lieu difficilement ouvert à l'extérieur, par nécessité. Les règles de sécurité l'imposent. Mais de cette fermeture, naît une représentation qui exclut. Au lieu de voir l'occasion de l'expérience d'une autre temporalité, la vieillesse doit se soumettre à la mode ambiante.
Dans son entourage, tout le monde participe à l'organisation de ces trop rares moments, où le rictus d'un sourire, la retenue d'une voix qu'on contrôle peu, échappent à la bienséance.
vieillir c'est s'attacher au quotidien : celui de ne pas être hors-jeu. ne pas sortir du temps
Son mari sourit. Oui c'est une affaire de famille. Moi je suis dans la logistique... porter les chaises c'est toujours utile. Et puis ces hommes et ces femmes nous en sommes dépositaires. Ils portent la mémoire.
Ils nous portent